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Washington dénonce le silence mondial sur le Soudan et promet plus d’aide financière
Les États-Unis ont vivement critiqué le « silence » de la communauté internationale concernant la situation désastreuse au Soudan, exprimant l’espoir d’une reprise rapide des pourparlers, seulement quelques jours avant l’anniversaire du début du conflit.
L’ambassadrice américaine auprès des Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield, a déclaré aux médias : « Alors que les populations se dirigent vers la famine, avec la propagation du choléra et de la rougeole, et tandis que la violence continue de faire un nombre incalculable de victimes, le monde est resté largement silencieux, et cela doit changer. »
Elle a ajouté : « La communauté internationale doit en faire plus, doit agir davantage, et doit être plus préoccupée par la situation », soulignant que jusqu’à présent, « à peine 5% de l’appel humanitaire des Nations Unies pour le Soudan ont été satisfaits ».
Augmentation du soutien financier
La diplomate américaine a affirmé que les États-Unis annonceraient « prochainement » une augmentation significative de leur contribution financière.
Il est à noter que les combats au Soudan ont commencé le 15 avril 2023 entre l’armée soudanaise dirigée par Abdel Fattah al-Burhan et les forces de soutien rapide dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo (Hemetti), ancien numéro deux de l’autorité militaire, entraînant la mort de milliers de personnes.
Ces affrontements ont également provoqué le déplacement de près de 8 millions d’autres personnes, dont plus de 1,5 million se sont réfugiées dans les pays voisins, selon les Nations Unies, créant une catastrophe humanitaire où environ 25 millions de personnes (plus de la moitié de la population) ont besoin d’aide, dont environ 18 millions font face à une grave insécurité alimentaire.
Appel à la reprise des pourparlers
De son côté, l’envoyé américain au Soudan, Tom Perriello, a souligné la nécessité de reprendre les pourparlers entre l’armée soudanaise et les forces de soutien rapide, saluant l’engagement de l’Arabie saoudite à les accueillir à nouveau, sans toutefois préciser de date.
Les États-Unis et l’Arabie saoudite ont parrainé plusieurs cycles de négociations à Djeddah, mais sans succès.
Pas de dialogue sans la fin des combats
Cependant, le chef du Conseil souverain soudanais, Abdel Fattah al-Burhan, a déclaré -mercredi- que quiconque « trahissait n’aurait aucun rôle dans la gestion du pays à l’avenir », soulignant qu’il ne peut y avoir de dialogue qu’après la fin des combats.
Lors d’un bref discours après la prière de l’Aïd el-Fitr, al-Burhan a déclaré que le Soudan ne serait dirigé que par ceux qui ont résisté à l’injustice et aux violations des milices.
Il a affirmé que les Soudanais distinguent désormais entre ceux qui les soutiennent et ceux qui leur sont opposés, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.