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Le quartier de La Torre, une localité proche du nouveau lit du Turia, au sud de Valence, a été dévasté par la DANA qui a frappé la région mardi dernier. Le paysage, vendredi matin, est marqué par la boue, avec des machines qui travaillent sans relâche depuis 24 heures, ainsi que des habitants qui vident leurs maisons, sortant à la rue des canapés détruits, des téléviseurs et des fours cassés, ainsi que des effets personnels. Malheureusement, rien ne pourra être sauvé à l’intérieur. Les bâtiments de La Torre sont généralement de deux à cinq étages, la plupart des habitations étant au rez-de-chaussée, souvent à proximité des jardins de leurs résidents. Tous les rez-de-chaussée ont été entièrement ravagés.
Mobilisation des bénévoles
Au pied de l’Iglesia de Nuestra Señora de Gracia, un point de rencontre a été établi entre la police locale et les bénévoles, qui se voient attribuer des tâches dès la nuit de jeudi. « Comment puis-je aider ? » est la phrase la plus entendue à La Torre. La plupart des bénévoles sont sollicités pour dégager autant que possible la boue, balayer les rues et pomper l’eau. Ainsi, à la mi-journée de vendredi, les outils les plus nécessaires dans la zone la plus touchée par la tempête sont les bottes en caoutchouc, les pelles, les balais et les sacs poubelles.
Une solidarité sans précédent
La réponse des citoyens de Valence et, au fil des heures, du reste de l’Espagne a été spontanée et massive, rappelant les images de Muxía, lors du naufrage du Prestige qui avait pollué les côtes galiciennes il y a 22 ans. Dans l’un des postes de distribution alimentaire, un enfant a du mal à se faire comprendre en espagnol. « As-tu du feu chez toi ? As-tu du gaz ? » lui demandent les responsables du poste. L’enfant ne sait pas quoi répondre. « Que pouvez-vous cuisiner chez vous ? Combien êtes-vous ? Ça va ? » Dans la communauté de La Torre, de nombreux immigrants, arrivés à Valence pour commencer une nouvelle vie, ont dû faire face à un désastre impitoyable cette semaine. On y trouve des Latino-Américains, des Africains, des vétérans et des descendants de la grande immigration interne des années 60 et 70.
Les besoins croissants
Les aliments arrivent au village à un bon rythme, mais la file d’attente des habitants cherchant de l’aide s’allonge également rapidement. À la porte de l’église, trois tables sont dressées : l’une pour les aliments, l’autre pour la nourriture cuisinée et la troisième pour les médicaments. Près de l’église, un poste de la police locale a également installé une équipe de protection civile qui gère des plans de la localité et des schémas de son plan d’action et de ses besoins. Actuellement, La Torre recherche des personnes capables d’aider à retirer les voitures, les motos et les meubles lourds entassés dans les rues. À l’entrée du village, une file d’attente de personnes arrive de la ville avec de l’eau potable et des provisions.
Une année marquante pour Valence
2024 est une année particulièrement difficile pour la ville de Valence, qui sera désormais associée à 1957, l’année de la grande inondation qui a frappé le centre-ville. Après l’incendie d’un bâtiment dans le quartier du Campanar en février, la crue est survenue. Ce matin, le soleil est apparu pour la première fois en trois jours dans le ciel de Valence, apportant un léger répit à La Torre. Les bénévoles éprouvent un moment d’optimisme au milieu de cette tragédie. Bien que les habitants pleurent souvent dans les rues, ils continuent de balayer la boue, témoignant de leur détermination à se relever face à l’adversité.