Vice-président kényan blâme le chef des renseignements
Le vice-président du Kenya, Ruto Gatagwa, s’est adressé au peuple kényan mercredi, quelques instants après la démission du président William Ruto sous la pression publique concernant le projet de loi controversé sur les finances qui proposait une augmentation des impôts. Gatagwa, habituellement aux côtés de son président lors d’occasions ou d’événements cruciaux à la présidence, n’était pas parmi les politiciens qui l’entouraient à Nairobi, au milieu de rapports croissants de divergence avec Ruto.
Accusations contre le directeur des renseignements
Lors de son discours télévisé depuis Mombasa, Gatagwa a accusé le directeur général de l’agence nationale de renseignement, Nour al-Din Haji, d’avoir échoué à conseiller correctement le président concernant le projet de loi finances 2024, entraînant un chaos généralisé et des pertes en vies humaines à Nairobi et dans d’autres grandes villes. Il a déclaré que Haji devait assumer la responsabilité de la déception du peuple kényan en ne faisant pas son travail et en ne fournissant pas de conseils appropriés. Il doit agir honorablement et démissionner de ce poste.
Réactions et critiques
Les critiques de Gatagwa à l’encontre de Haji ont suscité des réactions diverses parmi les Kényans. L’ancien gouverneur de Mombasa, Hassan Joho, a qualifié les déclarations du vice-président d’inquiétantes, constituant une menace pour la sécurité nationale et un fondement juridique solide pour le destituer.
Selon M. Mwotua, professeur kényan-américain à la faculté de droit de l’université de l’État de New York, les déclarations de Gatagwa sont une menace pour la sécurité nationale et fournissent une base légale solide pour le destituer.
Dominique Wabala, expert en sécurité à Nairobi, a également critiqué Gatagwa pour avoir abordé publiquement des questions de renseignement, qualifiant ses actions de violation grave de la sécurité.
Divisions politiques croissantes
Le discours de Gatagwa souligne clairement son désaccord avec le président Ruto, selon l’analyste politique Wakilifu Odhira, mettant en garde contre le risque de polarisation politique au Kenya avant les élections de 2027.
Les dissensions persistantes entre les deux dirigeants, selon Odhira, amènent les Kényans à croire que la position actuelle du vice-président est maintenant source de perturbation.
Conclusion
Cette situation souligne l’importance de la stabilité politique et de la communication efficace au sein du gouvernement kényan pour assurer le bon fonctionnement du pays et le bien-être de sa population.