Les États-Unis accusent 5 unités israéliennes d’abus en Cisjordanie
Le Département d’État américain a identifié cinq unités des forces de sécurité d’Israël responsables de graves violations des droits de l’homme.
L’annonce a été faite lundi, précisant qu’il s’agit de la première conclusion de Washington concernant les forces israéliennes. Cependant, aucune des unités n’a été empêchée de recevoir l’aide militaire américaine.
Violations des droits de l’homme signalées par des groupes
Des groupes de défense des droits de l’homme ont rapporté des abus commis par des unités israéliennes, notamment des exécutions extrajudiciaires, des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements, principalement dirigés contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée par Israël.
Les incidents en question ne se sont pas déroulés à Gaza et ont eu lieu avant le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas en octobre, a déclaré le porte-parole du Département d’État, Vedant Patel.
Cependant, il a ajouté que « la remédiation » dans quatre des unités a permis à Israël de se conformer à la législation américaine interdisant l’assistance militaire aux unités de sécurité commettant des abus et qui n’ont pas été traduites en justice.
Remédiation des violations
« Quatre de ces unités ont remédié efficacement à ces violations, ce que nous attendons de la part de nos partenaires », a déclaré Patel.
Il a refusé d’entrer dans les détails des manquements identifiés par les responsables américains, de révéler quelles unités étaient impliquées ou quelles mesures de remédiation ont été prises.
Concernant la cinquième unité, Washington n’a pas encore déterminé si une remédiation suffisante a eu lieu et est toujours en discussion avec Israël, a-t-il ajouté.
La cinquième unité est supposée être le Bataillon Netzah Yehuda.
Créé en 1999 pour accueillir les croyances religieuses des Juifs ultra-orthodoxes et d’autres recrues religieuses nationalistes de l’armée, le bataillon a été déployé en Cisjordanie jusqu’à ce qu’il soit déplacé fin 2022 après la mort d’Omar Assad, un Américain palestinien de 78 ans, sous sa garde, ce qui a suscité des critiques des Etats-Unis.
Toutes les unités restent éligibles pour recevoir une aide américaine, a souligné Patel.
Pressions croissantes
Le Secrétaire d’État américain Antony Blinken a suggéré ce mois-ci que Washington n’avait pas l’intention de disqualifier les unités israéliennes de recevoir une aide américaine en utilisant les lois Leahy, rédigées par le sénateur américain Patrick Leahy à la fin des années 1990, malgré la pression des militants et des médias.
Le soutien du gouvernement américain à Israël, qui comprend des milliards de dollars d’aide militaire, est devenu un objet d’attention intense en cette année d’élections.
La conduite d’Israël lors de la guerre à Gaza, qui a tué plus de 34 000 Palestiniens et a déplacé la majorité de la population, est soumise à un examen de plus en plus intense.
Des rapports suggèrent maintenant que la Cour pénale internationale pourrait envisager la question de mandats d’arrêt contre des responsables israéliens.