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Une ville italienne refuse une mosquée à ses habitants musulmans
La municipalité de Monfalcone, au nord-est de l’Italie, a interdit aux musulmans de la région de prier dans leurs centres culturels, les contraignant parfois à prier, surtout pendant les rassemblements, sur les parkings.
Les habitants musulmans de la ville se voient ainsi contraints de se regrouper dans un endroit désolé, qui n’est autre qu’un parking, en attendant que la justice se prononce sur ce qu’ils considèrent comme une violation de leur droit constitutionnel de pratiquer leur culte.
La position de la maire de la ville
La présidente de la municipalité, l’extrémiste de droite Anna Sisint, affirme que la décision d’interdire la prière concerne la « mise en place des lieux » et n’a rien à voir avec la discrimination.
Sisint explique : « En tant que maire, je ne suis contre personne… Je suis ici pour faire respecter la loi. » Cependant, elle ne cache pas sa conviction que le nombre de migrants musulmans à Monfalcone a augmenté et est devenu « extrêmement important » et « nous devons dire les choses telles qu’elles sont ».
Contexte politique et religieux
Les observateurs estiment que les actions d’Anna Sisint lui ouvrent la voie pour figurer sur la liste électorale européenne du parti « La Ligue », dirigé par Matteo Salvini, membre de la coalition au pouvoir dirigée par Giorgia Meloni.
Le parti « La Ligue » s’oppose depuis des décennies à la construction de mosquées dans son fief du nord du pays.
La situation des musulmans en Italie
En Italie, majoritairement catholique, moins de 10 mosquées sont officiellement reconnues, selon Yahya Zanolo de la Coalition des Musulmans en Italie (COREIS).
Le nombre de musulmans s’élève à deux millions, constituant la plus grande minorité religieuse du pays, mais ils font face à des obstacles pour la construction de mosquées, même si près de la moitié d’entre eux sont des citoyens italiens.
Impact sur la communauté musulmane
Cela pousse des milliers de musulmans à des lieux de prière improvisés, alimentant « la préjugé et la peur chez les non-musulmans », estiment Yahya Zanolo.
La maire, qui bénéficie d’une protection policière après avoir reçu des menaces de mort, affirme avoir « tout essayé » mais que la communauté musulmane « très fermée » refuse l’intégration et impose sa culture à Monfalcone.