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La capacité d'apprentissage des étoiles de mer fragiles, membres de la famille des échinodermes étoilés et sans cerveau, fait l'objet d'une étude fascinante qui révolutionne notre compréhension du fonctionnement du système nerveux chez les animaux d'une simplicité déconcertante. Des chercheurs de l'Université Duke ont récemment publié leurs découvertes, montrant que, contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'absence d'un cerveau ne freine pas la capacité de ces créatures à tirer des leçons de leurs expériences, notamment dans la chasse à leur nourriture.
L'Anatomie Inhabituelle des Étoiles de Mer Fragiles
Ces étoiles de mer, composées principalement de leurs bras allongés pouvant atteindre les 60 centimètres, montrent une structure anatomique peu commune. Au cœur de leur anatomie complexe, on retrouve un système nerveux centré autour d'une boucle nerveuse entourant le disque central de l'étoile et un unique nerf s'étirant le long de chaque bras, permettant ainsi une interaction indépendante avec l'environnement.
Système Nerveux et Sensibilité : Un Apprentissage Unique
Bien qu'elle n'ait pas d'yeux ni d'autres organes sensoriels spécifiques, l'étoile de mer fragile dispose d'extrémités nerveuses sensibles dans ses bras qui lui confèrent la capacité de toucher, de sentir les substances chimiques dissoutes dans l'eau et de détecter la lumière. Cette sensibilité s'avère être la clé de l'apprentissage et de la réactivité de l'étoile par rapport à ses expériences antérieures, surtout quand il s'agit de localiser sa nourriture.
Apprentissage par Association : Un Mécanisme Cognitif Simplifié
Cette étude, publiée dans la revue "Behavioral Ecology and Sociobiology", indique comment l'étoile de mer fragile peut apprendre par association, une méthode cognitive où deux éléments initialement non reliés deviennent liés dans notre esprit. Par exemple, l'expérience pavlovienne classique a montré qu'un chien peut apprendre à associer le son d'une cloche avec la nourriture.
L'expérimentation menée par les scientifiques de Duke a permis de constater que les étoiles de mer se dirigent vers leur repas – représenté par des morceaux de crevettes – lorsqu’elles apprennent à associer la noirceur à l'heure du repas. De surcroît, même après des périodes de non-entraînement de l'ordre de 13 jours, les étoiles de mer conservaient ce savoir associatif, démontrant ainsi une forme de mémoire remarquablement robuste pour des créatures si rudimentaires.
Le phénomène mis en évidence chez les étoiles de mer fragiles illustre parfaitement comment, même au sein des organismes les plus basiques, des comportements apparemment complexes, comme l'apprentissage associatif, peuvent émerger. Ces résultats marquent un jalon important dans le domaine de l'éthologie et révèlent combien la répartition et la simplicité du système nerveux de certains organismes ne les empêchent pas de tirer des leçons de leur environnement et de leurs interactions avec celui-ci.