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Trucks d’aide en route vers le Darfour dévasté par la guerre
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé qu’un convoi d’aide humanitaire est entré dans la région soudanaise du Darfour, offrant un répit temporaire après que les forces soudanaises ont scellé des sections de la frontière avec le Tchad pour les livraisons d’aide en février.
Mercredi, l’agence des Nations Unies a précisé que plus d’une douzaine de camions ont livré de l’assistance alimentaire pour environ 13 000 personnes menacées de famine dans la région de Kereinik, à l’ouest du Darfour.
Situation actuelle et besoin urgent d’assistance
Le PAM a également indiqué qu’il disposait de stocks alimentaires prêts à être acheminés pour 500 000 personnes. Plus de six millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire à travers le Darfour, ainsi que plus de 25 millions de personnes, soit environ la moitié de la population, à l’échelle du pays.
« Plus d’une douzaine de camions d’aide – dont certains proviennent du PAM et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) – ont maintenant franchi la frontière du Tchad vers le Darfour via le point de passage d’Adre », a déclaré le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, Stéphane Dujarric.
Le point de passage d’Adre : un chemin vital
Le passage d’Adre, entre le Tchad et le Soudan, représente l’itinéraire le plus efficace et le plus court pour livrer une aide humanitaire – particulièrement dans la région du Darfour – à l’échelle et à la vitesse nécessaires pour prévenir la famine généralisée.
Ce flux d’aide représente seulement une petite portion de l’assistance disponible mais incapable d’entrer en raison des restrictions imposées par l’armée soudanaise, qui soutient que ses rivaux dans une guerre de 16 mois utilisent cet itinéraire pour transporter des armes.
Conflit et lutte pour l’accès humanitaire
Des combats ont éclaté en avril de l’année dernière entre les Forces armées soudanaises (FAS), dirigées par Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide (FSR), paramilitaires, menées par son ancien adjoint, Mohamed Hamdan Dagalo.
La semaine dernière, l’armée a annoncé qu’elle rouvrirait temporairement le passage pour une période de trois mois afin de permettre l’accès de l’aide vitale dans le Darfour, où plus de six millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire. L’ONU a également détecté des signes de famine dans la région.
Réactions et perspectives
Justin Brady, responsable du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires au Soudan, a déclaré sur les réseaux sociaux que, bien que 131 camions d’aide aient été approuvés pour entrer au Soudan, seulement 15 ont pu le faire avant que les autorités soudanaises ne suspendent le mouvement.
Le passage d’Adre est crucial pour l’acheminement de l’assistance humanitaire, a souligné le PAM. Les Forces de soutien rapide, qui luttent contre l’armée soudanaise, ont salué les livraisons dans un communiqué mercredi.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a également applaudi l’ouverture du passage frontalier comme un « premier pas positif », mais a ajouté qu’il devrait durer plus longtemps, notant que ces trois mois coïncident avec la saison des pluies, compliquant naturellement l’accès en raison des fortes pluies et des inondations soudaines.