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Taliban rejoint les négociations de l’ONU sur l’Afghanistan au Qatar
Des délégations d’Afghanistan et d’environ 30 autres pays sont arrivées à Doha pour entamer une troisième série de discussions parrainées par les Nations Unies sur l’intégration du pays d’Asie du Sud dans la communauté internationale.
C’est la première fois que les talibans participent à ces pourparlers.
Qui sera présent ?
Zabihullah Mujahid, le porte-parole de l’Émirat islamique d’Afghanistan, dirigera la délégation afghane.
Les talibans ont également envoyé des responsables gouvernementaux en charge des services bancaires, du commerce et du contrôle des stupéfiants.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, ne sera pas présent. Il avait participé aux deux réunions précédentes tenues depuis la prise de pouvoir par les talibans en août 2021, mais cette fois-ci, les Nations Unies seront représentées par Rosemary DiCarlo, secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et de consolidation de la paix.
L’envoyé spécial du Qatar pour l’Afghanistan, Faisal bin Abdullah al-Hanzab, sera présent, tout comme les représentants spéciaux américains pour l’Afghanistan, Thomas West et Rina Amiri.
Quel est l’ordre du jour ?
Les Nations Unies indiquent que les pourparlers font partie d’un [processus continu](/news/2023/5/1/un-holds-crucial-afghanistan-talks-in-qatar-without-taliban) visant un avenir où l’Afghanistan est en paix intérieurement et avec ses voisins, pleinement [intégré à la communauté internationale](/news/2023/8/15/taliban-marks-two-years-since-return-to-power-in-afghanistan) et où il respecte ses obligations internationales, notamment en matière de droits de l’homme, en particulier les droits des femmes et des filles.
Les talibans, quant à eux, sont impatients de discuter des restrictions pesant sur les systèmes financiers et bancaires du pays – les principaux défis entravant la croissance de leur secteur privé – ainsi que des mesures prises contre le trafic de drogue.
Les talibans exigent notamment la libération d’environ 7 milliards de dollars des réserves de la banque centrale du pays actuellement [gelés aux États-Unis](/economy/2023/8/8/afghan-central-bank-lacks-independence-from-taliban-us-watchdog). Ils prévoient également de discuter de la fourniture de sources de subsistance alternatives aux agriculteurs après l’interdiction de la culture de pavot.
Ces pourparlers signifient-ils une reconnaissance des talibans ?
La réunion ne signifie pas une reconnaissance officielle.
Cependant, le groupe a salué les pourparlers alors qu’il vise à sauver [l’économie exsangue de l’Afghanistan](/features/2022/1/12/afghan-women), à élargir ses relations avec ses partenaires commerciaux et à résoudre son problème de drogue.
« La réunion de Doha portera sur l’évaluation indépendante de l’engagement envers l’Afghanistan soumise au \[CSNU\] en novembre 2023 », a déclaré une source qatarienne à Al Jazeera.
Les femmes seront-elles incluses dans les pourparlers ?
Non. Les organisateurs de la réunion ont été critiqués pour ne pas inviter de femmes, le Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes affirmant être « profondément préoccupé » par l’exclusion.
Les militantes des droits des femmes ont dénoncé cette décision comme « choquante ».
Que disent les militantes des droits des femmes ?
Une militante afghane, dont l’identité est protégée pour des raisons de sécurité, a déclaré à Al Jazeera que les femmes en Afghanistan étaient dans un état « étrange et choqué » depuis la prise de pouvoir des talibans.
Elle a ajouté sentir que « le monde entier a tourné le dos » aux femmes afghanes. « Ils ont donné de l’espoir aux Afghans puis ont repris cet espoir et leur ont tourné le dos. ».