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Marchés Syriens en Crise : Les Commerçants Se Retirent Face à la Pression
Le secteur commercial dans les zones contrôlées par le régime syrien traverse une période particulièrement difficile. Les commerçants luttent pour maintenir leurs activités face aux nombreuses embûches économiques et législatives récurrentes. Cette conjoncture les pousse, pour certains, à abandonner leurs commerces afin de préserver leur capital.
Une Réalité Commerciale Fragile
Les marchés syriens connaissent aujourd’hui une réalité commerciale des plus préoccupantes depuis le début de la crise économique du pays il y a environ 12 ans. Ce phénomène est le résultat de la stagnation du mouvement de vente et d’achat et du déclin du pouvoir d’achat des Syriens, exacerbé par les contraintes imposées par les lois économiques.
Mohammed, un commerçant de vêtements basé au marché Al-Harika à Damas, témoigne des temps difficiles: « la vente est au point mort ».
Il souligne l’importance d’un pouvoir d’achat raisonnable pour soutenir le commerce : « sans clients capables d’acheter, aucune solution gouvernementale ne peut aider les commerçants ».
La chute du pouvoir d’achat est le principal facteur de la récession à Damas, surtout que le salaire moyen des employés ne dépasse pas 250 000 livres syriennes, soit approximativement 18 dollars, juste assez pour couvrir deux ou trois repas.
Les commerçants souffrent également de la hausse des prix des biens localement produits en raison des coûts supplémentaires associés à l’énergie, au carburant et aux matières premières majoritairement importées et onéreuses.
Des Taxes et Coûts Accablants
À Damas et dans d’autres territoires contrôlés par le régime, les commerçants se plaignent des taxes élevées et des frais financiers annuels imposés par le ministère des Finances, atteignant parfois plus de deux millions de livres syriennes pour certains magasins. Ajouté à cela, une hausse de près de 150 % pour l’électricité commerciale depuis septembre dernier et les difficultés à accéder aux devises étrangères, strictement régulées.
Obstacles Commerciaux et Inflation des Prix
Selon Yasser Akrime, membre du conseil d’administration de la Chambre de commerce de Damas, plus de 100 000 commerçants ont été contraints de quitter le marché commercial en Syrie, une lourde perte pour l’économie du pays. Le manque de soutien gouvernemental au secteur commercial, contrairement à l’industrie, a des répercussions importantes sur l’économie.
La plateforme gouvernementale visant à réguler l’importation a freiné la production en restreignant le processus d’importation. Cela a conduit à une fuite des capitaux et à une contraction économique.
Inflation et Pertes Économiques
Depuis 12 ans, l’économie syrienne subit des crises successives dues au conflit en cours. L’inflation a atteint un taux record de 156 % en 2023, avec une dépréciation de près de 100 % de la livre syrienne, qui a chuté à 14 000 pour un dollar en fin d’année, contre 7000 au début de l’année.
L’économie a subi des pertes estimées à 1,2 trillion de dollars, et plus de 13,4 millions de Syriens nécessitent une aide humanitaire. Le secteur pétrolier a subi des pertes directes et indirectes d’environ 112 milliards de dollars à la fin de 2022.
Cet article offre une vue d’ensemble de la situation économique difficile en Syrie, illustrant les défis auxquels les commerçants sont confrontés et la réalité de l’économie en crise. Il met en lumière non seulement l’effet direct de ces conditions sur les affaires commerciales mais aussi leurs implications à long terme pour la reconstruction du tissu économique du pays.