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A l’occasion des rencontres nationales des tiers-lieux à Toulouse, il est crucial de revenir sur ces espaces qui favorisent des projets collectifs en matière d’économie circulaire, d’insertion et d’alimentation durable.
Une baisse alarmante des financements
Le projet de loi de finances pour 2025 prévoit une chute de plus de 80 % des financements destinés aux tiers-lieux, un fait sans précédent. Ces 3 500 lieux, qui jouent un rôle fondamental dans la société, se voient donc menacés. En effet, seulement 2,5 millions d’euros seront alloués pour soutenir ce mouvement en pleine expansion, tant en métropole qu’en outre-mer, dont un tiers se situe en zone rurale.
Les conséquences de cette réduction
Le gouvernement a-t-il réellement pris la mesure des impacts humains et économiques à court et long terme de la fermeture de ces lieux ? La réduction drastique des activités qui tissent des liens sociaux et la fin des projets essentiels pour la résilience de nos territoires face aux crises écologiques, sociales et économiques sont à craindre. Une enquête révèle que 75 % des élus estiment que les tiers-lieux jouent un rôle clé contre l’isolement et pour le renforcement du lien social.
Un soutien essentiel pour diverses initiatives
Ce projet de loi de finances communique à nous, bénévoles et salariés des tiers-lieux, que créer des liens intergénérationnels, relocaliser des savoir-faire artisanaux ou encore proposer des actions culturelles pour les habitants des zones rurales est jugé inutile. La liste des engagements des tiers-lieux est pourtant longue, allant de la lutte contre l’exclusion numérique à l’aide à des porteurs de projets écologiques.
Risques de couper les vivres à des initiatives porteuses
La dynamique actuelle, qui permet à 25 000 salariés et contributeurs d’accueillir quelque 13 millions de personnes chaque année, risque d’être gravement affectée. Plus de 380 000 bénévoles, dont plus de la moitié des tiers-lieux accueillent quotidiennement des individus en grande précarité, pourraient voir leurs efforts anéantis.
Une double peine pour l’économie sociale et solidaire
Nous sommes également préoccupés par la réduction des crédits alloués à la transition écologique, à la culture et à l’économie sociale et solidaire, ainsi que par les économies de 5 milliards d’euros demandées aux collectivités territoriales. Ces mesures auront des répercussions sur l’ensemble du mouvement associatif et des tiers-lieux.
Un appel à l’investissement à long terme
Parce que la solidarité et la coopération ne doivent pas être perçues comme des coûts, nous, représentants des tiers-lieux, demandons que les crédits destinés à ces espaces soient maintenus dans le projet de loi de finances de 2025 à hauteur des 13 millions d’euros prévus pour 2024. Le soutien aux initiatives citoyennes qui répondent aux besoins des habitants est un investissement pour l’avenir.