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Soudan : Plus de 135 000 déplacés et une crise humanitaire alarmante
Le bureau des affaires humanitaires des Nations Unies au Soudan a annoncé, mardi, une augmentation du nombre de déplacés soudanais dans l’État de la Jazira, dépassant les 135 000. Parallèlement, le Soudan a déposé une plainte contre le Tchad, l’accusant d’armer des « milices rebelles ».
Situation alarmante des déplacés
Des rapports font état d’enfants disparus, non accompagnés ou séparés de leurs familles parmi les déplacés, ainsi que d’autres blessés par balles et soumis à des détentions arbitraires dans certaines régions de la Jazira.
Le rapport souligne également des cas de « violence et d’agression sexuelle » contre des filles et des adolescentes, entraînant le suicide de certaines d’entre elles.
De plus, les récoltes alimentaires ont été incendiées et les systèmes d’énergie solaire, qui alimentaient les réseaux d’approvisionnement en eau, ont été détruits.
Fuir la violence
Des activistes soudanais ont documenté à travers des vidéos l’arrivée de déplacés issus de 120 villages de l’État de la Jazira dans la ville d’Al-Faw, dans l’État de Qadarif (est du Soudan), fuyant les massacres perpétrés par les forces de soutien rapide.
La plateforme « Appel du Centre – État de la Jazira » a déclaré que les forces de soutien rapide continuent de bloquer 10 000 citoyens dans la ville d’Al-Hilaliyah depuis 12 jours consécutifs.
Le nombre de décès dans la ville ne cesse d’augmenter, avec de nombreux blessés n’ayant pas reçu de soins nécessaires, en plus des cas d’empoisonnement dû à des aliments avariés qui leur ont été distribués. Jusqu’à présent, 40 décès ont été confirmés.
Violence meurtrière et conditions de vie déplorables
La « Réseau des médecins du Soudan » a révélé avoir reçu des rapports qualifiés de « déchirants » de la part de survivants, signalant l’exécution par les forces de soutien rapide de 11 citoyens tentant de quitter la ville de Sennar, au sud-est du Soudan. De plus, ces forces empêchent les habitants de quitter la ville et forcent les jeunes et les enfants à combattre dans leurs rangs, tandis que les civils vivent dans des conditions tragiques.
Extension des fosses communes
Le Laboratoire de recherche humaine de l’Université de Yale a révélé une expansion significative des sites de sépultures dans l’est de l’État de la Jazira, confirmant ainsi que les forces de soutien rapide ont commis des atrocités de masse contre les civils.
Ce laboratoire a affirmé que cette expansion, corroborée par les preuves disponibles, renforce les rapports faisant état d’atrocités massives commises par les forces de soutien rapide contre les civils et leurs communautés dans l’État de la Jazira.
Analyse des données
Un rapport indique que les forces de soutien rapide ont pillé et détruit les marchés et les installations médicales dans les villes de Tamboul et Al-Sharfa, en plus d’incendier intentionnellement les champs agricoles.
L’analyse d’images satellites de deux fosses communes à Rafa’ah montre une augmentation rapide des perturbations du sol, correspondant à des tas de sépulture, par rapport aux images archivées.
La première fosse montre une augmentation d’environ 80 tas entre le 5 juillet et le 31 octobre 2024. La superficie totale de la deuxième fosse est passée d’environ 660 mètres carrés à près de 1 000 mètres carrés entre le 29 septembre et le 31 octobre 2024.
Les pertes humaines s’alourdissent
Les rapports des droits humains indiquent que le nombre de victimes des attaques des forces de soutien rapide dans les zones orientales de la Jazira dépasse les 1 000 tués, alors que les habitants publient des photos de membres de leur famille disparus.
Ces résultats sont conformes aux rapports faisant état d’une attaque des forces de soutien rapide à Al-Sahira le 25 octobre dernier, qui a entraîné la mort d’au moins 124 personnes et blessé 200 autres.