Shigeru Ishiba à la tête du Parti Libéral-Démocrate
La détermination de Shigeru Ishiba a finalement porté ses fruits ce vendredi 27 septembre. Cette personnalité discrète mais influente de la scène politique japonaise accède à la présidence du Parti Libéral-Démocrate (PLD), succédant ainsi au Premier ministre Fumio Kishida, qui a choisi de se retirer.
Un parcours politique marqué par la persévérance
Âgé de 67 ans, Shigeru Ishiba, reconnu pour son expertise en matière de sécurité et de défense, se présente pour la cinquième fois à la direction du PLD. Il a triomphé de Sanae Takaichi, qui ambitionnait d’être la première femme à diriger le parti. Fumio Kishida, quant à lui, a décidé de renoncer, laissant son poste vacant.
Une vision de sécurité internationale
À l’échelle internationale, Ishiba plaide pour l’instauration d’une version asiatique de l’Otan, une proposition qui pourrait agacer la Chine. Cependant, il adopte une approche prudente à l’égard de Pékin. En tant que futur dirigeant de la quatrième économie mondiale, il souligne la nécessité pour l’armée japonaise de pouvoir réagir plus rapidement face aux violations de son espace aérien et maritime. Actuellement, il n’existe qu’un avertissement en réponse à de telles incursions, et selon Ishiba, la Chine « en est bien consciente ». De plus, il souhaite que l’alliance américano-japonaise en matière de sécurité soit plus équilibrée.
Des enjeux nationaux à relever
Sur le plan national, celui qui a longtemps été perçu comme un éternel second se fixe comme objectif de s’attaquer à des problématiques sociales complexes, notamment les réformes politiques et agricoles ainsi que les questions de sécurité nationale. En 2012, il avait déjà échoué face à Shinzo Abe pour prendre la tête du PLD, et en 2020, il avait perdu contre Fumio Kishida.
Un député à 29 ans
Shigeru Ishiba a été élu député à l’âge de 29 ans. Il a souvent critiqué les poids lourds du PLD, notamment les politiques de Shinzo Abe, ce qui lui a attiré des inimitiés. Toutefois, il a récemment appelé le parti à se distancer des scandales politico-financiers qui ont entaché sa réputation, ce qui pourrait lui avoir servi de tremplin vers la présidence.
Priorité à la prévention des catastrophes
Passionné de trains et de musique pop des années 1970, Ishiba promeut la création d’une agence dédiée à la prévention des catastrophes naturelles, en raison de la vulnérabilité du Japon face aux séismes et typhons. D’origine rurale, il attache une grande importance à la revitalisation des campagnes japonaises et propose des mesures pour contrer la baisse de la natalité, telles que la réduction des heures de travail et l’amélioration des aides aux parents.
Relancer l’économie japonaise
Shigeru Ishiba hérite d’une économie japonaise en mutation. Après des décennies d’inflation quasi nulle et même de déflation, le pays a enregistré une hausse des prix à la consommation en 2022. Le nouveau Premier ministre s’engage à stimuler l’économie en favorisant les investissements dans les technologies, notamment les puces électroniques et l’intelligence artificielle. Il souhaite également diversifier les sources d’énergie en combinant nucléaire et énergies renouvelables.
Une expérience enrichissante
Lors de sa campagne, Ishiba a souligné qu’il était apte à diriger le pays en raison de ses expériences passées, même celles marquées par l’échec. « J’ai toujours réfléchi à nos erreurs pour éviter qu’elles ne se reproduisent à l’avenir », a-t-il déclaré peu avant son élection.