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Sheikh Jarrah, un bastion de résistance face à l’occupation à Jérusalem
Le quartier de Sheikh Jarrah est l’un des endroits les plus emblématiques et importants de la ville de Jérusalem, situé du côté est de la vieille ville. Son importance réside dans le fait qu’il est le premier quartier palestinien en dehors des murs de Jérusalem. Ce quartier abrite plusieurs institutions importantes et représentatives de la présence palestinienne à Jérusalem.
Localisation
Sheikh Jarrah se situe au nord de la vieille ville de Jérusalem, faisant partie de la Jérusalem-Est. Le quartier est stratégiquement placé au croisement des routes menant à Naplouse et à la colline de Scopus.
Origine du nom
Le quartier a été nommé d’après le prince Hussam al-Din ibn Sharaf al-Din Issa al-Jarahi, membre de la famille al-Jarahi, cette appellation étant utilisée depuis le XIIIe siècle. Un historien, Al-Mujir Al-Din Al-Hanbali, mentionne dans son livre qu’une Zawiya, ou oratoire, était dédiée à al-Jarahi dans la région, témoignant de son héritage historique.
Démographie et superficie
Sheikh Jarrah couvre une superficie de 808 dunams (un dunam équivalant à 1000 mètres carrés) et est peuplé par environ 2800 habitants. Le quartier est sous l’administration de la municipalité israélienne de Jérusalem.
- Le quartier est divisé en deux parties : l’une comprenant des restaurants, consulats et hôtels, et l’autre accueillant des réfugiés depuis les années 1950.
- Le bâtiment du Camp de la Résilience est un symbole des familles qui ont été déplacées à la suite de la destruction de leurs maisons par l’occupation.
Institutions dans le quartier
Sheikh Jarrah abrite plusieurs institutions importantes, telles que la Fondation Dar Al-Tifl Al-Arabi et le Palais d’Is’af al-Nashashibi. Le musée français et le centre médical Mukhidat sont également présents dans le quartier.
- Une mosquée porte le nom de Sheikh Jarrah, servant de lieu de prière et de rassemblement communautaire.
- Des hôtels, des centres médicaux et plusieurs consulats, y compris ceux britannique, italien et turc, se trouvent dans le quartier.
Histoire de Sheikh Jarrah
L’histoire du quartier remonte à 1956, lorsque 28 familles, ayant perdu leurs maisons lors de la Nakba de 1948, ont été re-logées ici. Après la guerre, un accord fut conclu pour que la Jordanie fournisse des terrains à ces familles et construise des maisons par le biais de l’UNRWA.
- Les maisons allouées à ces familles mesuraient environ 800 mètres carrés.
- Après la guerre de 1967, la situation a évolué, avec des familles cherchant à prouver leurs droits de propriété sur la terre qu’elles occupaient sans titre.
Actions de l’occupation à Sheikh Jarrah
Depuis novembre 2008, les autorités israéliennes ont expulsé de force des familles palestiniennes de leurs maisons à Sheikh Jarrah, où elles vivent depuis les années 1950. Les maisons menacées font partie d’un ensemble de 28 propriétés palestiniennes visées pour création d’une nouvelle colonie nommée « Shimon Hatzadik ».
- Ce plan inclut la construction de 200 unités de logements sur 18 dunams de terres, visant à établir une colonie au cœur du quartier palestinien.
- Les projets actuels font craindre pour la sécurité des 12 familles palestiniennes restantes, qui sont confrontées à des procédures judiciaires en cours.