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Violations en hausse à Jérusalem : état des lieux de novembre
Malgré une baisse du nombre de colons ayant envahi le mosquée Al-Aqsa à Jérusalem occupée au cours de novembre, les groupes extrémistes continuent de perpétrer des violations quotidiennes contre ce lieu sacré, le considérant comme un espace juif.
En novembre, 3879 extrémistes ont pénétré dans la mosquée, où ils ont pratiqué des rituels religieux, notamment des prières et ce qu’ils appellent la « prosternation épique ». Des jeunes couples ont également célébré leurs mariages dans les cours de la mosquée, et certaines familles ont fêté la maturité de leurs enfants.
Un climat de tension
Au début du mois, un extrémiste a distribué des douceurs aux intrus pour célébrer la victoire de Donald Trump lors des élections américaines. Un groupe de rabbins, dont le rabbin « Daniel Stevesky », a également envahi la mosquée pour la première fois.
Le rabbin et membre de la Knesset, Yehuda Glick, a notamment fait son entrée dans la cour de la coupole du Rocher hier. Des témoins rapportent qu’il a dépassé l’itinéraire habituel des colons et est monté dans la zone entourant cette coupole.
Incursions et dégradations
Le groupe extrémiste « Beit El » a promu via sa page Facebook une conférence qui se tiendra le 4 décembre, proclamant : « Le chemin de la victoire est entre nos mains… Ce que nous avons accompli et où nous allons jusqu’à la victoire. »
Les membres de ces groupes n’hésitent pas à publier leurs actes d’agression dans la mosquée, y compris des incursions en uniforme militaire. Ils accompagnent ces images de déclarations telles que : « Cette semaine au Mont du Temple, un réserviste prie pour la victoire dans les guerres d’Israël. Nous continuons à remplir le Mont du Temple de Juifs car c’est notre patrie. »
Alors que les colons restent libres malgré ces violations, les arrestations à Jérusalem se poursuivent. Plus de 64 cas d’arrestation ont été signalés, dont 9 concernaient des mineurs et 5 des femmes. Les tribunaux d’occupation ont également émis 14 ordres d’arrestation administrative contre des prisonniers de la région de Jérusalem.
Des démolitions ciblées
Cinquante-cinq ordres d’expulsion ont été délivrés, dont un concernant l’accès à la mosquée Al-Aqsa et un autre pour la ville de Jérusalem. Les autorités d’occupation ont également infligé une peine de placement à domicile à un jeune homme et à une femme.
Le mois dernier, les forces d’occupation ont mené 37 opérations de démolition dans le gouvernorat de Jérusalem, dont 10 étaient des démolitions forcées. À Silwan, 14 structures ont été détruites, et le quartier de Bustan a été particulièrement touché par des menaces de déplacement forcé.
Législations et colonies
Au sein de la Knesset, un projet de loi a été proposé pour restreindre et interdire les activités de l’Autorité palestinienne et de l’Organisation de libération de la Palestine, y compris à Jérusalem-Est.
Concernant la colonisation, la commission locale de planification et de construction de la municipalité d’occupation a validé un projet de construction de nouvelles unités résidentielles dans la colonie de Har Homa, au sud de Jérusalem, sur une superficie de 15 dunams (un dunam équivaut à 1000 mètres carrés). Deux cent quatre-vingt-douze autres unités doivent être construites dans le quartier de Katamon, à l’ouest de Jérusalem, où les habitants ont été déplacés en 1948.
Malgré cette réalité sombre, la famille Abou Al-Hawa à Al-Tur a célébré le retour de leur maison, précédemment occupée par des colons. Avant la fin novembre, la police d’occupation a évacué le café « Kastero » à proximité de Bab al-Amud pour le compte du « Gardien des biens absents » israélien.