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Mort tragique d’une fillette à Vallauris : questions en suspens
Le décès de Kamilya, une fillette de 7 ans, après avoir été fauchée par un motard sur un passage piéton à Vallauris (Alpes-Maritimes) le 29 août, suscite de nombreuses interrogations. Le motard, âgé de 19 ans, était en train de réaliser une roue arrière au moment de l’accident, et est décédé le 1er septembre. Les riverains expriment leur mécontentement face à la sécurité de l’avenue, et plusieurs points préoccupants entourent désormais cette tragédie.
1. Pourquoi l’enquête sera-t-elle requalifiée ?
Initialement, le motard a été mis en examen pour « blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois », en raison de la violation d’une obligation de sécurité. Toutefois, avec le décès de Kamilya, l’avocat de la famille, Me Nabil Boudi, a annoncé que l’enquête devrait être requalifiée en « homicide involontaire ». Selon lui, cette requalification est inéluctable étant donné que « l’enquête a été ouverte pour des faits de blessures involontaires, or la fille vient de rendre l’âme de manière tragique ». Cette situation soulève des préoccupations sur la nature des accusations portées contre le conducteur.
2. Pourquoi le suspect n’a-t-il pas été placé en détention ?
Le motard, après sa mise en examen, a été placé sous contrôle judiciaire, une décision qui a provoqué la colère de la famille de la victime. Le père de Kamilya a exprimé son indignation sur les réseaux sociaux, saluant ironiquement la justice française. Il a dénoncé une situation où les citoyens pourraient agir sans crainte de conséquences, soulignant une absence de respect envers la mémoire de sa fille.
Me Nabil Boudi a précisé que la décision du juge a exacerbé la détresse de la famille, qui ressent un profond dégoût et une colère légitime. Le motard, qui n’avait aucun antécédent judiciaire ni examen positif à l’alcool ou aux drogues, est soumis à des conditions strictes, incluant des visites régulières au commissariat et l’interdiction de se rendre à Vallauris.
3. La responsabilité de la municipalité est-elle mise en question ?
Suite à l’accident, de nombreux riverains ont exprimé leur frustration, lançant une pétition pour demander des « mesures de sécurité » sur l’avenue concernée, qui a déjà recueilli près de 2 800 signatures. Le maire de Vallauris, Kevin Luciano, a déclaré que l’avenue du Tapis-Vert, bien que fréquentée, n’est pas particulièrement accidentogène, rendant difficile l’implantation de dispositifs de ralentissement.
Le Conseil départemental a réagi en affirmant que « aucun aménagement ne pourrait résoudre les comportements irresponsables qui conduisent à de tels drames ». Cependant, ils se sont engagés à collaborer avec la municipalité pour améliorer la sécurité des riverains. L’avocat de la famille, habitant localement, a souligné que de nombreux habitants avaient signalé les dangers de cette route depuis longtemps, suggérant que des mesures auraient pu être prises pour éviter ce tragique événement.
« La question de la responsabilité pénale des élus locaux se pose aujourd’hui », a déclaré Me Boudi, ajoutant que la requalification de l’enquête pourrait également toucher des acteurs indirects comme les élus locaux.
Dans ce contexte tragique, la quête de justice pour Kamilya soulève des débats cruciaux sur la sécurité routière et le rôle des instances responsables.