Menace russe sur les câbles sous-marins : l’apocalypse numérique ?
Toutes les grandes nations sont conscientes que les câbles sous-marins constituent une arme à double tranchant, mais il n’existe pas de réglementation claire en cas de « black-out ». Ce phénomène redouté, impliquant un arrêt général d’internet, est une réalité qui pourrait faire trembler le monde entier.
Couper le réseau
En juin dernier, Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité russe, a averti via Telegram que la Russie pourrait envisager de « détruire les communications par câble au fond des océans de nos ennemis ». Cette menace est intervenue après l’explosion de Nord Stream 2, un gazoduc clé reliant la Russie à l’Allemagne, où l’Occident a été accusé d’implication.
Une décennie voilée
Ce n’est pas la première fois que de telles inquiétudes émergent. Une enquête a révélé que la Russie menait des opérations d’exploration depuis au moins dix ans, observant les infrastructures maritimes telles que les parcs éoliens et les câbles sous-marins en mer Baltique et dans la mer du Nord. Ces activités font partie d’un plan militaire visant à saboter ces installations en cas de conflit avec l’OTAN.
Les câbles Internet
Les câbles sous-marins jouent un rôle crucial dans notre connectivité actuelle. Plus d’un milliard de mètres de câbles ont été déployés depuis 1866 afin de transporter des données entre les continents, représentant 95 % des transmissions internationales. Malgré l’émergence de la communication par satellite, les câbles restent essentiels pour l’accès à internet au domicile.
Une « autoroute » sous-marine
Ces câbles sont organisés en grandes autoroutes sous-marines. La première relie l’Europe à l’Amérique du Nord, tandis que la seconde se situe dans le Pacifique, reliant les États-Unis à plusieurs pays asiatiques tels que le Japon et la Chine. La sécurisation de ces routes de données est d’une importance capitale, d’où l’urgence de la menace russe.
Que se passera-t-il si la fibre est « coupée » ?
Des experts avertissent que les câbles sous-marins de fibres optiques sont vulnérables aux attaques. Le chef des services de renseignement de l’OTAN a également exprimé des préoccupations concernant la possibilité que la Russie attaque ces infrastructures en représailles au soutien occidental donné à l’Ukraine.
Les signes
Les interférences GPS dans la région de la mer Baltique, détectées depuis l’année dernière, alimentent les inquiétudes quant à l’activité potentiellement malveillante de la Russie. Celles-ci pourraient s’intensifier, menaçant les vols commerciaux et les communications maritimes. L’OTAN a intensifié ses patrouilles aériennes pour répondre à ces préoccupations.
La « presque » guerre
Selon Melanie Garson, spécialiste de la sécurité internationale, ces attaques font partie d’une campagne russe contre l’Occident, caractérisée par des actions secrètes altérant la sécurité nationale sans pour autant provoquer un conflit ouvert. Cela démontre les conséquences potentiellement graves d’interférences ciblées avec les câbles sous-marins et les systèmes GPS.
Sans GPS ni Internet
Les dommages résultant de telles interférences pourraient entraîner l’effondrement des systèmes globaux de communication, justifiant ainsi les récentes initiatives de l’OTAN pour protéger les câbles sous-marins. Des experts estiment qu’il est crucial d’établir des plans de résilience face à ces menaces, garantissant que les pays puissent continuer à fonctionner en cas de défaillance des infrastructures critiques.
Réglementer avant qu’il ne soit trop tard
Le CSIS a mis en lumière le besoin urgent de renforcer la coopération internationale afin de répondre efficacement aux menaces pesant sur les câbles sous-marins. La complexité du cadre juridique actuel entrave la responsabilité en cas de sabotage, ce qui constitue une vulnérabilité majeure face à ces enjeux de cybersécurité.