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Les vulnérabilités de Hezbollah avant l’attaque israélienne
Le général et expert stratégique Faïz Douairi a mis en lumière plusieurs failles de sécurité au sein de Hezbollah avant l’assassinat de l’un de ses leaders militaires, Ibrahim Aqil, ainsi que des responsables de l’unité al-Ridwan.
Hier, l’armée israélienne a annoncé l’élimination d’Ibrahim Aqil lors d’une frappe aérienne ciblant le quartier de la banlieue sud de Beyrouth. Le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a précisé que « l’aviation a réalisé une frappe précise à Beyrouth, visant une réunion militaire de Hezbollah, tuant Ibrahim Aqil, chef des opérations du parti, ainsi que plusieurs autres responsables de son unité.
Analyse des failles de sécurité
Dans son analyse de la situation militaire, Douairi a qualifié les événements survenus mardi et mercredi dernier de « plus grande violation de sécurité » que le groupe ait connue, soulignant que de telles brèches sont généralement plus prévues dans des armées régulières, mais cela pose un problème différent pour un groupe de résistance comme Hezbollah.
Une série d’explosions ayant ciblé des dispositifs de réception des communications « pager » au Liban mardi, suivies d’une autre explosion de dispositifs de communication sans fil mercredi, ont causé la mort de 37 personnes et blessé 2931 autres, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé.
Profil d’Ibrahim Aqil
Selon Douairi, Ibrahim Aqil, dont l’élimination a été annoncée par l’armée israélienne, est un individu recherché par les États-Unis depuis 1983 et classé comme terroriste selon les décisions américaines, avec une récompense de 7 millions de dollars offerte pour toute information le concernant. Cela soulève la question de la manière dont Entité sioniste a pu atteindre une cible aussi surveillée.
Des préoccupations de sécurité internes
Douairi souligne qu’il existe une intrusion réfléchie au sein de Hezbollah, affirmant qu’il n’est pas uniquement question de l’existence d’un espion, mais cela pourrait aussi résulter de défaillances procédurales qui mènent à des catastrophes.
Il évoque des incohérences concernant la provenance des dispositifs de communication suspects, suggérant la possibilité que des entreprises fictives liées au Mossad israélien soient responsables de leur approvisionnement.
Il critique également la décision de rassembler environ 20 dirigeants de la crème de la crème de Hezbollah en un seul endroit, surtout dans le contexte actuel de menaces sécuritaires accrues, arguant qu’il aurait été nécessaire d’arrêter immédiatement l’utilisation des appareils et toute activité des dirigeants dans de telles circonstances.
Appel à la prudence
Face à cette situation, le spécialiste militaire se demande pourquoi une réunion aussi importante n’a pas eu lieu dans un des nombreux tunnels, dont le parti a publié des vidéos il y a environ trois semaines. Selon lui, il aurait été préférable de prendre des mesures de précaution, même si cela nécessitait 48 heures pour déplacer les dirigeants vers un endroit sécurisé.
En réponse à la question de savoir si Entité sioniste pourrait atteindre le secrétaire général de Hezbollah, Hassan Nasrallah, Douairi a confirmé que cela est techniquement possible, mais il a fait valoir que l’élimination des dirigeants militaires diffère de celle des chefs politiques en termes de conséquences et de calculs stratégiques.
Enfin, il insiste sur le danger que représente le fait de tenir une réunion à un tel niveau pour les dirigeants de l’unité d’élite al-Ridwan, accusée par Entité sioniste de planifier une opération dans le Golan, semblable à celle du 7 octobre, affirmant que « les éliminations en masse » sont un risque inévitable.