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L’échec potentiel d’une force onusienne pour le Soudan
« Actuellement, les conditions nécessaires au déploiement réussi d’une force des Nations Unies pour protéger les civils au Soudan ne sont pas réunies », a affirmé le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors d’un discours devant le Conseil de sécurité consacré à la situation au Soudan. Cette déclaration a mis fin à un débat récemment ravivé par des entités et des organisations de la société civile, ainsi que des organisations de droits de l’homme soudanaises étroitement liées aux forces de soutien rapide.
Appels répétés pour des troupes onusiennes
Ces appels fréquents proviennent de plusieurs acteurs politiques soudanais, dont la Coordination des Forces démocratiques civiles (Taqaddum), qui constitue la branche civile et politique des forces de soutien rapide. Ce groupe a continué à exiger le déploiement de troupes de l’ONU pour protéger les civils dans les zones de conflit au Soudan.
Contexte des appels à l’aide
La fréquence de ces demandes a augmenté suite à l’avancée militaire notable de l’armée soudanaise et des forces alliées sur le terrain, ainsi qu’à la succession de défaites des forces de soutien rapide, qui ont perdu plusieurs de leurs positions de contrôle et subi la mort d’un grand nombre de leurs dirigeants militaires.
La crise actuelle a également entraîné une recherche de solutions diplomatiques par la branche civile des forces de soutien rapide, qui se tourne vers des organisations régionales et internationales pour envisager des interventions militaires sous prétexte de protection des civils.
Violations des droits humains
Depuis le 21 octobre, les forces de soutien rapide sont accusées d’avoir commis des violations et des atrocités continues à l’encontre des civils dans six villes et 58 villages de la région orientale de l’État de Gezira, entraînant plus de trois cents morts, des centaines de blessés, des disparitions et des dizaines de milliers de personnes déplacées. Ces actes sont largement considérés comme intentionnels, visant à mobiliser l’opinion publique locale et internationale pour justifier l’envoi de troupes de l’ONU.
Implications de l’absence de déploiement
Guterres a clairement indiqué qu’aucun déploiement de troupes de l’ONU n’est envisageable dans les conditions actuelles, laissant les forces de soutien rapide dans une situation désespérée. Il est à prévoir que les événements dans l’État de Gezira vont s’intensifier, les forces de soutien rapide risquant de commettre davantage de violations en utilisant des civils comme boucliers humains face à l’avancée de l’armée.
Complexité du terrain
La réalité sur le terrain est extrêmement complexe, rendant le déploiement de troupes de l’ONU quasiment impossible. Les forces de maintien de la paix ne peuvent pas opérer efficacement en temps de conflit actif sans un accord politique préalable, qui doit mener à un cessez-le-feu et, finalement, à un arrêt des hostilités.
Infrastructure et coopération gouvernementale
Les infrastructures nécessaires et un environnement sécurisé pour le déploiement d’une mission de l’ONU font également défaut en raison des destructions causées par le conflit. De plus, l’armée soudanaise maintient encore sa structure et sa hiérarchie, contrairement à d’autres situations où les forces nationales se sont effondrées.
Le gouvernement soudanais a coopéré avec des organisations humanitaires, ouvrant des voies pour assurer l’acheminement de l’aide, ce qui a été salué par Guterres dans ses discours.
Conditions nécessaires pour un déploiement
Le déploiement de forces onusiennes nécessite également l’accord de l’État hôte, ce que le gouvernement soudanais a constamment refusé. La possibilité d’une intervention internationale, comme cela a été le cas en Irak, est exclue dans le contexte soudanais en raison des différences contextuelles.
Conclusion sur la situation
Étant donné la situation actuelle, il n’est pas nécessaire de déployer des troupes de l’ONU. La solution à la crise soudanaise réside plutôt dans l’application de l’accord de protection des civils signé par l’armée et les forces de soutien rapide. Le véritable chemin vers la paix et la protection des civils passe par des pressions sur les entités soutenant les forces de soutien rapide pour qu’elles mettent un terme à leur aide.