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Le procureur de la CPI demande l’arrestation du chef militaire birman
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a demandé l’émission d’un mandat d’arrêt contre le chef du conseil militaire en Myanmar, le général Min Aung Hlaing, en raison des crimes commis contre les musulmans de l’État de Rakhine, également connus sous le nom de Rohingyas. Dans un communiqué publié sur le site de la CPI, il a précisé que la demande d’arrestation est fondée sur des accusations de déportation et de persécution, considérées comme des crimes contre l’humanité.
Accusations et preuves
Karim Khan a affirmé qu’il existe des raisons valables de croire que Hlaing est pénalement responsable des crimes de déportation et de persécution des musulmans de Rakhine entre le 25 août et le 31 décembre 2017. Il a souligné que ces crimes ont été perpétrés par l’armée birmane avec le soutien de la police nationale, des gardes-frontières et de civils non Rohingyas.
Ce mandat d’arrêt représente le premier acte formel contre un responsable gouvernemental de haut rang en Myanmar, et d’autres demandes d’arrestation pourraient suivre. Khan a également mentionné que des preuves, y compris des témoignages, des documents, des éléments scientifiques, ainsi que des photographies et des vidéos, ont été collectées auprès de plus d’un million de musulmans Rohingyas qui ont été contraints de fuir vers le Bangladesh.
Soutien nécessaire pour les victimes
Il a insisté sur l’importance cruciale d’apporter un soutien à la communauté musulmane de Rakhine, ainsi qu’au gouvernement bangladais et à la mission d’enquête indépendante de l’ONU sur le Myanmar, afin de finaliser l’enquête en cours sur ces crimes.
Contexte des violences en Rakhine
En 2012, des affrontements entre musulmans et bouddhistes dans l’État de Rakhine ont entraîné la mort de milliers de personnes, principalement musulmanes, ainsi que l’incendie de centaines de maisons et de commerces. Le 25 août 2017, en réponse à des attaques contre des postes de police dans la région, l’armée birmane et des milices bouddhistes ont lancé une campagne militaire brutale contre les Rohingyas, faisant des milliers de victimes et forçant plus d’un million de personnes à fuir vers le Bangladesh, qui continue de les accueillir.
La réaction du conseil militaire
En réponse à la demande de la CPI, le conseil militaire au pouvoir en Myanmar a déclaré que le pays n’est pas membre de la CPI et qu’il ne reconnaît pas ses déclarations. Une déclaration par courriel à l’agence Reuters a affirmé que le Myanmar adopte une politique étrangère libre et neutre, coexistant pacifiquement avec les autres nations.