La Suède prête à diriger les forces terrestres de l’Otan en Finlande
La Suède se positionne pour prendre la tête des forces terrestres de l’Otan en Finlande, un pays qui partage une vaste frontière de 1.340 kilomètres avec la Russie. Cette initiative vise à renforcer la dissuasion de l’alliance militaire face aux provocations de Moscou.
État des discussions sur le déploiement des troupes
Le ministre finlandais de la Défense, Antti Häkkänen, a déclaré qu’aucune décision précise n’avait encore été prise concernant le nombre et le lieu exacts des troupes. Il a souligné que le soutien d’un « pays-cadre » était essentiel à la mise en œuvre du déploiement. La Suède a été sollicitée pour remplir ce rôle crucial.
Toutefois, Pål Jonson, le ministre suédois de la Défense, a averti que le processus en cours était à un « stade précoce », des consultations supplémentaires étant envisagées avec le parlement suédois.
Contexte géopolitique tendu
Cette initiative s’inscrit dans un contexte géopolitique marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, qui a profondément modifié les relations entre la Finlande et son voisin russe. En conséquence, la Finlande a décidé de rejoindre l’Otan en 2023, tout comme la Suède, dont l’adhésion a suscité la colère de Vladimir Poutine. Le président russe avait averti que cette situation pourrait engendrer des « problèmes » alors qu’il n’y avait pas de tensions auparavant.
En réponse, la Russie a annoncé des mesures de rétorsion, y compris un renforcement de sa présence militaire, ce qui a conduit la Finlande à établir un accord de défense avec les États-Unis, approuvé début juillet. Cet accord permettra aux forces américaines d’accéder à 15 bases militaires en Finlande et favorisera leur formation sur le territoire finlandais.
Les implications pour la sécurité régionale
La Finlande a également pris des mesures pour sécuriser sa frontière terrestre avec la Russie, notamment en fermant cette dernière en décembre 2023 après avoir accusé Moscou d’organiser l’arrivée de migrants non documentés pour déstabiliser le pays. De plus, un projet de loi controversé, adopté en mi-juillet, permet aux gardes-frontières de refuser l’entrée aux demandeurs d’asile ne remplissant pas les conditions requises.
Renforcement militaire dans d’autres pays
La Finlande n’est pas seule dans sa quête de sécurité renforcée. La Pologne met également en œuvre des stratégies pour accroître sa présence militaire, en particulier le long de sa frontière avec le Bélarus. Le ministère polonais de la Défense a annoncé un plan d’augmentation des effectifs militaires, prévoyant d’y déployer jusqu’à 17.000 soldats.
Les pays baltes, à savoir la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie, ont également pris l’initiative de signer un accord pour construire ensemble des systèmes de défense afin de se prémunir contre les menaces militaires russes.
Ces développements témoignent de l’engagement des nations de l’Est à coopérer pour garantir leur sécurité face à un environnement géopolitique de plus en plus préoccupant et à la menace potentielle que représente la Russie.