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Cyberattaques en France : entreprises face aux rançons
La cyber-sécurité n’est plus une option, mais une nécessité incontournable. Face à des attaques de plus en plus sophistiquées, il est essentiel de comprendre comment les entreprises réagissent et pourquoi certaines choisissent de payer la rançon exigée par les hackers.
Réactions face aux attaques : le dilemme du paiement
Selon une étude récente menée par Semperis, 77 % des organisations en France ont subi des cyberattaques au cours de l’année 2024. Parmi elles, 80 % ont déjà payé une rançon pour tenter de récupérer leurs données. Ce choix met en lumière un dilemme majeur : bien que le paiement de la rançon semble être la solution la plus rapide pour rétablir les opérations, cela n’offre aucune garantie. En effet, 35 % des entreprises ayant cédé aux demandes des cybercriminels n’ont jamais récupéré leurs données ou ont reçu des clés de déchiffrement défectueuses.
Le coût réel d’une cyberattaque : au-delà de la rançon
Les entreprises qui choisissent de payer ne sont pas seulement confrontées à une perte financière immédiate. Elles doivent également faire face à des interruptions prolongées de leurs activités, parfois durant plusieurs jours, et à une perte de confiance de la part de leurs clients. Près de 87 % des attaques entraînent des arrêts d’activité, même après le versement de la rançon. Dans certains cas, comme pour 14 % des entreprises interrogées, la survie même de l’entreprise a été mise en péril.
Pourquoi les victimes choisissent-elles de payer ?
Le règlement de la rançon est souvent perçu comme un moindre mal comparé à une paralysie prolongée des systèmes. Cependant, cette décision est loin d’être simple. Chris Inglis, conseiller stratégique de Semperis et ancien directeur national de la cybersécurité des États-Unis, souligne que « vous ne pouvez jamais dire ‘Je suis en sécurité’. Le mieux que vous puissiez faire est de rendre votre environnement défendable. » Cette affirmation met en avant l’importance de la préparation et de la résilience. Néanmoins, pour de nombreuses entreprises, la durée nécessaire pour restaurer les opérations après une attaque est jugée trop longue, ce qui les pousse à choisir la voie la plus immédiate, pourtant risquée : payer.
Les défis pour éviter le paiement : la nécessité d’une cyber-résilience accrue
Une grande partie des entreprises françaises ne dispose pas encore des infrastructures adéquates pour se défendre efficacement contre ces cyberattaques. Environ 34 % seulement ont mis en place des systèmes de sauvegarde spécifiques à Active Directory. Sans ces systèmes, la récupération après une attaque devient non seulement plus complexe, mais également plus longue. Cette situation rend le paiement de la rançon, non seulement tentant, mais dans certains cas, même inévitable pour certaines organisations.