Teresa Ribera, nouvelle vice-présidente de la Commission Européenne
Chargée de la transition écologique au sein de la Commission Européenne, Teresa Ribera, figure éminente du Parti socialiste espagnol, se retrouve à la tête d’un portefeuille vaste et complexe. À 55 ans, cette proche de Pedro Sanchez s’affirme comme une actrice clé dans l’équipe récemment formée, bien qu’elle doive encore obtenir le consentement des eurodéputés pour officialiser sa nomination.
Un portefeuille d’envergure
En tant que vice-présidente exécutive, Teresa Ribera est responsable d’une transition écologique jugée _« propre, juste et compétitive »_. Son rôle inclut également la supervision de la Direction générale de la concurrence, un des organes les plus influents de Bruxelles.
Elle prend ici la relève de Margrethe Vestager, une figure bien connue des précédents mandats, ce qui souligne l’importance de ses nouvelles fonctions.
Connecter le Pacte vert européen et la compétitivité
Ancienne ministre de l’Écologie en Espagne, Teresa Ribera a pour objectif de relier le Pacte vert européen à la compétitivité industrielle. Pour ce faire, elle devra collaborer avec plusieurs commissaires européens, dont Wopke Hoekstra (climat), Jessika Roswall (environnement) et Dan Jorgensen (énergie).
Jean-Marc Germain, eurodéputé socialiste, décrit Ribera comme une personnalité forte, affirmant qu’elle disposera d’un pouvoir considérable au sein de la Commission. Simone Tagliapietra, expert en politiques européennes, partage cet avis et précise que sa mission principale sera de concilier décarbonation et compétitivité industrielle.
Une commission sous pression
Cependant, Teresa Ribera devra naviguer dans un environnement politique difficile, marqué par une commission majoritairement orientée à droite et un Parlement européen influencé par la montée de l’extrême droite lors des élections de juin dernier. Michael Sicaud-Clyet, responsable des questions climatiques à l’ONG WWF, souligne que la coordination entre les commissaires, y compris Raffaele Fitto et Stéphane Séjourné, sera cruciale pour les projets à venir.
Il souligne également que la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, cherche à éviter les fortes personnalités dans le nouvel exécutif, ce qui pourrait compliquer les ambitions de Ribera.
Des défis environnementaux à relever
Les craintes se multiplient parmi la gauche et les ONG quant à un possible affaiblissement des objectifs climatiques ambitieux du mandat précédent, en raison de la pression exercée par les éléments les plus conservateurs. En particulier, la disparition du terme _« vert »_ dans les intitulés des portefeuilles de la Commission a suscité des inquiétudes parmi les écologistes.
Malgré cela, le parcours de Teresa Ribera en Espagne témoigne de sa détermination. Elle a souvent affronté les dirigeants du secteur énergétique et n’a pas hésité à critiquer Ursula von der Leyen pour son approche jugée timorée concernant les enjeux environnementaux.
Un avenir à tracer
Si elle est confirmée par le Parlement européen, Ribera sera impliquée dans des négociations cruciales, notamment pour le _« Pacte pour une industrie propre »_, promis par Ursula von der Leyen. Avec Wopke Hoekstra, elle devra également discuter de l’objectif 2040, qui vise une réduction de 90 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990.
Les députés de droite ont déjà exprimé leur intention de débattre de ces objectifs avec les parties prenantes concernées, soulignant ainsi les défis qui attendent Teresa Ribera dans son nouveau rôle au sein de la Commission Européenne.