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Scandale environnemental en Suède : la « reine des ordures » jugée
Un procès d’une ampleur considérable a débuté en Suède, mettant en lumière une affaire de criminalité environnementale sans précédent. Onze accusés, dont Bella Nilsson, une ancienne dirigeante d’entreprise surnommée _«la reine des ordures»_, sont en effet jugés pour avoir illégalement déversé ou enterré 200.000 tonnes de déchets à travers le pays.
Des déchets toxiques dans le viseur
Les déchets, principalement issus de chantiers de construction dans la région de Stockholm, contenaient d’importantes quantités de matériaux toxiques. Selon l’accusation, l’entreprise NMT Think Pink aurait dispersé ces déchets sans aucune intention de les traiter correctement. L’acte d’accusation révèle que des substances nocives telles que les PCB, le plomb, le mercure et l’arsenic ont été libérées dans l’environnement, entraînant potentiellement des risques pour la santé des humains, des animaux et des plantes.
Les méthodes de l’entreprise NMT Think Pink
La société, désormais en faillite, est accusée d’avoir accumulé des déchets sans être en mesure de les traiter conformément à la législation en vigueur. Les dépôts incluaient divers matériaux tels que des éléments électroniques, des métaux, du plastique et même des pneus. Les responsables de l’entreprise auraient laissé ces déchets non triés et sans protection adéquate avant de les abandonner sur plusieurs sites.
Les protagonistes du procès
Bella Nilsson, l’ancienne directrice générale de Think Pink, est la principale accusée. Arrivée au tribunal le 3 septembre, elle a choisi de rester discrète face aux médias, portant des lunettes de soleil noires. Au procès, elle est accompagnée de son ex-mari, Thomas Nilsson, ainsi que de plusieurs autres coaccusés, dont un consultant en environnement. Tous les accusés nient en bloc les allégations portées contre eux.
Une enquête aux répercussions majeures
L’affaire est suivie de près en raison de son ampleur et des implications qu’elle comporte. L’enquête policière, qui compte plus de 45.000 pages, a conduit à la convocation de 150 témoins. Bien que l’enquête ait été rapidement limitée à 21 sites spécifiques au sein de 15 communes, les autorités estiment que cela suffira à démontrer le caractère systématique des infractions. Des communes ont déjà exprimé leur intention de réclamer des compensations financières pour les coûts de nettoyage, totalisant environ 260 millions de couronnes (soit environ 23 millions d’euros).
Le passé glorieux de l’entreprise
Au cours de sa période d’activité, entre 2018 et 2020, Think Pink avait acquis une réputation de rapidité de croissance, apparaissant fréquemment sur les trottoirs de Stockholm avec ses grands sacs fuchsia remplis de déchets de construction. La société a même remporté à deux reprises un prix récompensant les entreprises suédoises en forte expansion. Cependant, l’arrestation des dirigeants en 2020 a marqué le début de la fin pour cette entreprise, bien que Bella Nilsson prétende avoir agi conformément aux lois en vigueur.
La suite de ce procès pourrait avoir des implications profondes pour le secteur de la gestion des déchets en Suède, soulignant l’importance d’une régulation stricte et de pratiques responsables dans le domaine de l’environnement.