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Saint-Malo : le bras de fer pour contrer la pollution de l’air par Timac Agro
Depuis plusieurs années, un collectif de riverains à Saint-Malo, rassemblé au sein de l’association Osons !, se mobilise contre le géant de l’agroalimentaire, Timac Agro. Ce dernier est accusé de polluer l’air malouin à l’ammoniac, ce qui a conduit à une série de conflits juridiques. Récemment, cette multinationale, filiale du groupe Roullier, a été condamnée par le tribunal judiciaire de Brest à verser 25 000 euros à chacune des trois associations environnementales qui l’ont attaquée, en raison de dépassements de seuils de pollution.
Recours contre les arrêtés préfectoraux
Le combat s’est intensifié le 19 septembre, lorsque l’association Osons ! a déposé un recours devant le tribunal administratif de Rennes. Ce recours visait les arrêtés préfectoraux régissant les activités des usines de Timac Agro sur le port de Saint-Malo et dans sa zone industrielle. Ces arrêtés, datant de 2021, avaient pour objectif d’accroître la surveillance des émissions atmosphériques, des odeurs et du suivi des stocks des sites industriels.
Des preuves jugées insuffisantes
Cependant, l’association estime que ces mesures de contrôle ne sont pas à la hauteur des enjeux. Selon un membre de Osons !, « aucune mesure n’est faite pour savoir si l’entreprise rejette du cadmium ou d’autres métaux dans l’eau », que ce soit pour les eaux de pluie ou celles de lessivage sur les sites concernés.
Rejet du recours par le tribunal administratif
Dans une décision rendue le 3 octobre, le tribunal administratif a rejeté le recours porté par l’association. La justice a jugé que les modifications apportées par Timac Agro à ses installations ne constituaient pas des « modifications substantielles », écartant ainsi la nécessité pour le préfet d’exiger une nouvelle autorisation environnementale pour poursuivre les activités de l’entreprise.
Doutes sur l’efficacité des mesures imposées
Les juges ont également noté que les requérants manquaient de preuves tangibles pour soutenir leur affirmation que les prescriptions imposées à l’industriel ne suffiraient pas à prévenir les dangers liés à la pollution de l’air. Déboutée dans sa démarche, l’association devra verser 1 500 euros à Timac Agro.
Ce conflit à Saint-Malo met en lumière les préoccupations croissantes en matière d’environnement et de développement durable, alors que les citoyens cherchent à protéger leur air et leur santé face aux enjeux industriels actuels.