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France
La planification écologique en France menacée
Le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE), placé sous l’autorité directe du Premier ministre, fait face à un risque de devenir une entité inefficace alors qu’il est plus que jamais nécessaire pour l’avenir écologique de la France. Malgré les promesses d’une transition climatique ambitieuse, des désengagements récents mettent en péril cette structure essentielle.
Une stratégie cruciale pour la transition climatique
La transition climatique nécessite une approche stratégique long terme, où les décideurs doivent jongler entre les urgences immédiates et les nécessaires mesures durables. L’engagement d’Emmanuel Macron, en 2022, à relier la gestion de la « planification écologique » au bureau du Premier ministre marquait une avancée significative. Lors d’un événement à Marseille, il avait affirmé son ambition de faire de la France « la première nation à se libérer du gaz, du pétrole et du charbon ».
Avec l’établissement du SGPE, une équipe d’environ trente personnes, l’objectif était de favoriser une politique globale intégrant les divers secteurs tels que les transports, l’industrie et le logement. Cette nouvelle approche visait à réduire les émissions de carbone grâce à une coordination plus efficace.
Difficultés et incertitudes
Cependant, le SGPE a déjà montré des signes de faiblesse. Le désintérêt croissant de Gabriel Attal pour les questions écologiques a contribué à diminuer son efficacité. De plus, la dissolution de l’Assemblée nationale et les changements au sein du gouvernement ont compromis sa stabilité, malgré sa création pensée pour résister aux crises politiques. La récente « lettre plafond » du gouvernement au ministère de la transition écologique pour le budget 2025 prévoit des coupes budgétaires, ce qui est en totale opposition avec les objectifs de décarbonation.
Un avenir incertain pour la planification écologique
Selon des sources, Michel Barnier, le nouveau Premier ministre, devrait poursuivre les activités du SGPE. Néanmoins, des craintes persistent quant à sa capacité à rester une entité proactive dans la lutte pour la décarbonation. Bien que M. Barnier ait un passé en tant que ministre de l’environnement, son parti, Les Républicains, tend à privilégier des solutions techniques au détriment des investissements nécessaires pour réussir cette transition.
Dans ce contexte, il est vital que le nouveau gouvernement rappelle l’importance d’une planification étatique forte, surtout quand il s’agit des défis critiques que sont la transition climatique et la protection de l’environnement. Une absence de vision claire et engagée serait une régression inacceptable pour le pays, comme l’a souligné Emmanuel Macron lors de sa campagne, affirmant que son mandat serait « écologique ou ne serait pas ».