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Bilan météo de l’été 2024 : températures record en France
En dépit d’un été marqué par des fortes pluies et un ensoleillement inférieur par rapport à l’été 2023, les températures ont atteint des niveaux supérieurs aux moyennes historiques (1970-2000). La France métropolitaine a vécu un été qui peut sembler classique, voire maussade, mais la température moyenne sur la période du 1er juin au 31 août s’est élevée à 21,09°C, soit 1,75°C de plus que la moyenne calculée entre 1971 et 2000. Cette hausse est particulièrement due à un mois d’août plus chaud que d’ordinaire, avec 73 jours sur 92 enregistrant des températures au-dessus des normes, et deux vagues de chaleur frappant le territoire. Ces événements sont exacerbés par le réchauffement climatique résultant de l’activité humaine.
Des pluies diluviennes en juillet
Les précipitations ont été très inégales durant l’été. Elles ont été particulièrement abondantes en juin, atteignant 20 % de plus que la normale, tandis qu’en août, un déficit de 25 % a été noté, selon le bulletin de Météo-France. En juillet, les conditions étaient conformes aux normes saisonnières, mais certaines régions ont connu des cumuls de pluies dépassant 100 mm, à la suite de violents orages. Ces événements météo ont causé des inondations et des coulées de boue, notamment dans des zones comme la Bérarde en Isère et la vallée de la Vésubie dans les Alpes-Maritimes.
Antoine Nicault, écologue, souligne que l’augmentation des températures intensifie le risque de précipitations extrêmes, puisque l’air chaud peut contenir plus d’humidité, rendant les pluies plus fortes. Alors que le Bassin parisien et le Centre ont été très humides, le Sud-Est a subi une sécheresse relative, avec un déficit de 21 % en matière de précipitations, bien que des pluies printanières aient permis de maintenir les nappes phréatiques à un niveau acceptable.
Des jours plus chauds qu’avant 2000
Avec une température moyenne de 21,09°C pour l’été 2024, cet été se distingue de ceux des années précédentes, marqués par des chaleurs extrêmes. Seule une journée a été à la norme, tandis que 18 journées ont été plus fraîches que la moyenne historique de 1971 à 2000. Le climatologue Serge Zaka note que les températures de juin et de la majeure partie de juillet étaient proches des normales saisonnières, mais août a affiché des excédents importants.
Il est important de reconnaître que, malgré l’impression d’un été frais et pluvieux, cet été est en fait plus chaud que ceux précédant l’an 2000. Météo-France confirme également que près de 70 % du territoire a connu au moins une nuit tropicale, avec des températures nocturnes supérieures à 20°C, ce qui illustre un réchauffement climatique persistant.
Des vagues de chaleur moins longues, mais des 40°C dépassés
La France a été touchée par deux vagues de chaleur durant l’été : la première du 30 juillet au 2 août, et la seconde du 6 au 13 août. Bien que plus courtes que lors des étés précédents, elles ont permis de dépasser les 40°C à plusieurs reprises dans des régions comme Moulès-et-Baucels, Biscarosse et Hossegor. Serge Zaka souligne que les vagues de chaleur sont devenues plus fréquentes depuis 2000.
Ces événements sont désormais considérés comme des indicateurs significatifs du réchauffement climatique. La variabilité climatique reste présente ; cependant, le modèle des vagues de chaleur a fondamentalement changé, en devenant moins une question de présence ou d’absence, mais plutôt de durée et d’intensité.
Le Sud-Est encore plus chaud que la normale
Le Sud-Est de la France enregistre un excès de chaleur notable, avec une augmentation de 2,5°C à Nice. Cette région a vécu son sixième été le plus chaud depuis 1947, tandis que des villes comme Brest ont montré une augmentation de seulement 0,3°C. Christine Berne, climatologue, mentionne que Nice a connu des nuits tropicales continuelles depuis le 6 juillet, malgré quelques jours nuageux.
Les étés de 2022 et 2023 ont également été particulièrement chauds dans certaines régions, dépassant même les températures observées dans le Sud-Est cette année.
La mer Méditerranée en surchauffe
Les températures marines en Méditerranée ont atteint des records cet été, avec une médiane journalière de 28,47°C le 15 août. Ce phénomène est sans précédent, dépassant même les étés caniculaires de 2003. Antoine Nicault souligne que ces canicules marines sont de plus en plus fréquentes en raison du réchauffement climatique, avec des conséquences graves pour la biodiversité marine.
Les mers et océans absorbent 90 % de l’excédent de chaleur, ce qui perturbe les écosystèmes marins, entraînant des blanchissements de coraux et une altération des chaînes alimentaires.
Le réchauffement climatique, désormais bien documenté, a des impacts profonds sur nos sociétés et la biodiversité. Cependant, des solutions existent pour atténuer cette crise, notamment à travers l’adoption des énergies renouvelables et une consommation responsable.