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A69 : reprise de l’abattage et violences sur le terrain
Ce week-end a été marqué par des violences autour de l’A69, où de nombreux arbres, longtemps protégés par des défenseurs écologiques, ont été abattus sous la surveillance des forces de gendarmerie. Cette situation a culminé avec une attaque incendiaire visant le domicile d’une famille engagée dans la lutte contre ce projet autoroutier.
Des violences nocturnes à Verfeil
D’une famille résidant sur le tracé de l’A69, il était un peu plus de 7 heures, dimanche 1ᵉʳ septembre, lorsque quatre individus portant des vêtements noirs sont entrés par effraction dans leur domicile à Verfeil, en Haute-Garonne. Masqués et armés de cocktails Molotov, ils ont provoqué une scène de chaos, réveillant brutalement Alexandra et son compagnon. Avant même qu’ils n’aient pu réagir, la voiture de la famille était déjà en proie aux flammes.
« Nous sommes immédiatement sortis et avons aperçu quatre personnes cagoulées », raconte Alexandra, encore sous le choc. Son compagnon, Thomas, se souvient de l’angoisse ressentie lors de l’attaque : « L’un d’eux m’a aspergé d’essence, mais nous avons réussi à les repousser. En repartant, ils ont également incendié notre portail. »
La résistance face à l’abattage
Heureusement, plusieurs opposants à l’A69, présents sur place depuis mars 2023, ont contribué à maîtriser le feu déclenché par ces agresseurs. Alexandra n’hésite pas à qualifier ces soutiens, souvent désignés comme les « écoterroristes », de véritables héros : « Sans eux, nous serions certainement en danger. »
Les traces de l’attaque étaient visibles : des cocktails Molotov laissés autour du terrain et des débris dans le jardin, témoignant des tensions croissantes entre les opposants et les partisans du projet d’autoroute.
Une escalade de la violence
Cettte attaque représente la seconde en seulement une semaine contre la famille d’Alexandra. Elle suspecte des pro-autoroute derrière cette intimidation : « Ce sont les mêmes individus qui ont essayé de mettre le feu à notre terrain le week-end dernier. Ils veulent nous effrayer pour nous pousser à partir rapidement afin qu’ils puissent tout détruire. »
Gilles Garric, membre du collectif La Voie est libre, partage son inquiétude face à cette escalade : « On assiste à des méthodes qui relèvent du fascisme. Les messages de haine véhiculés par certains groupes pro-autoroute sont inacceptables. Nous appelons à un moratoire pour apaiser les tensions. »
Une opération d’abattage rapide
Tandis que les violences se poursuivent, le concessionnaire Atosca et la préfecture du Tarn semblent déterminés à avancer rapidement. Dans la nuit du 31 août au 1er septembre, juste avant le début de la période d’abattage légal, des gendarmes mobiles et des engins d’abattage ont été déployés sur plusieurs sites près de Castres.
Face à des dizaines de militants qui cherchaient à protéger les arbres, les gendarmes ont utilisé des gaz lacrymogènes et des grenades pour disperser les opposants, entraînant une violente confrontation lors de ce qu’on a appelé l’abattage éclair.
Des arbres abattus et des combats continuels
Peu après le déploiement, tous les arbres, auparavant ardemment défendus par les militants, ont été abattus en un temps record. Les coupes, satires d’une action rapide et brutale, laissaient derrière elles des débris de ce qui était une petite forêt.
Ce lundi 2 septembre, malgré la présence d’unités spécialisées de gendarmerie, certains militants déterminés continuent d’occuper les arbres menacés à Cal’Arbre, illustrant ainsi leur engagement face à l’injustice du projet.
« C’est tellement injuste et insensé. Nous n’avons pas d’autre choix que de risquer nos vies pour protéger ce qui reste », déclare Léo, témoin des coupes. Les sentiments de peur et de colère non seulement résident chez les activistes, mais aussi chez ceux qui assistent à cette violence croissante, alors que la lutte contre l’A69 se poursuit.