Scénarios pour remplacer Biden : dilemme des Démocrates
Dans une rare unanimité, les rédactions des journaux « New York Times » et « Wall Street Journal » ont appelé à la nécessité du retrait du président Joe Biden de la course à la présidence après sa prestation catastrophique lors du débat du 27 juin contre Donald Trump.
L’éditorial du New York Times, l’un des principaux journaux libéraux proches du Parti Démocrate, insiste sur le remplacement de Biden par un candidat plus jeune et dynamique capable de battre Trump, l’empêchant ainsi de revenir à la Maison Blanche pour quatre années supplémentaires.
De son côté, le Wall Street Journal, l’un des principaux journaux conservateurs proches du Parti Républicain, souligne la nécessité du retrait de Biden après que « les ennemis de l’Amérique » – tels que les dirigeants chinois, russes, iraniens et nord-coréens – l’aient vu comme un homme faible, confus, perdant le fil de ses idées et montrant des signes évidents de vieillissement, nuit à l’image de l’Amérique et à ses intérêts.
Un sondage réalisé par CBS News et YouGov a révélé que 72 % des électeurs inscrits estiment que le président n’a pas la santé mentale et cognitive nécessaire pour exercer ses fonctions.
Contrairement aux appels en faveur du retrait de Joe Biden, une équipe de hauts responsables démocrates insiste sur le maintien de sa candidature, arguant qu’une mauvaise nuit ne remet pas en cause ses réalisations passées.
Le premier scénario : le maintien de Biden
Biden bénéficie du soutien public de grands dirigeants du parti tels que l’ancien président Barack Obama, l’ancien président Bill Clinton, l’ancienne présidente de la Chambre Nancy Pelosi, ainsi que le représentant James Clyburn, auxquels s’ajoutent des gouverneurs démocrates comme Gavin Newsom en Californie et Gretchen Whitmer dans le Michigan.
Ce scénario repose sur l’absence de tout concurrent sérieux à Biden lors des primaires du parti, lui assurant l’engagement de 3900 délégués sur 4000, soit près de 99 % des délégués.
Cette option repose sur le fait qu’un remplacement de Biden par un autre candidat nuirait au parti et à son unité, compte tenu des tensions fragiles entre les factions progressistes et traditionnelles révélées par leurs positions divergentes sur l’agression israélienne contre Gaza.
Le deuxième scénario : le retrait volontaire
Ce scénario suppose que Biden décide de prendre sa retraite de sa propre initiative, rendant la tâche du parti relativement facile pour trouver un autre candidat présidentiel.
Le retrait volontaire de Biden laisserait la convention du parti démocrate ouverte, avec des votes pour d’autres candidats potentiels jusqu’à ce que l’un d’eux obtienne la majorité des voix des délégués. Cela pourrait déclencher une compétition féroce entre les démocrates en lice pour la nomination.
Le troisième scénario: un renversement de Biden
Ce scénario impliquerait de forcer Biden à se retirer de manière non volontaire, une option moins logique. Aucun parti n’a jamais tenté de nominer un candidat autre que celui ayant obtenu la majorité des voix des délégués, et il n’y a actuellement aucun mouvement en ce sens.
Il n’y a aucune preuve que le parti envisage de remplacer Biden sans son accord. Cependant, même si cela devait se produire, il n’y a pas de mécanisme pour remplacer un candidat avant la convention, et certainement pas de moyen de désigner un successeur.
Les possibilités de remplacement
Constitutionnellement, la vice-présidente Kamala Harris prendrait automatiquement la présidence si Biden démissionnait pendant son mandat. Cependant, ces règles ne s’appliquent pas si Biden se retire de la course présidentielle en novembre, et il n’existe pas de mécanisme lui permettant de choisir aisément un successeur, en cas de compétition parmi les candidats démocrates souhaitant remporter la nomination du parti.
Le choix d’un remplaçant pour Biden pourrait être source de division et de chaos, laissant aux délégués le soin de décider qui ils élisent lors d’une série de votes.
Le parti démocrate connaît également le phénomène des « délégués super », un groupe composé d’environ 700 grands dirigeants du parti et élus qui ont des voix automatiques en tant que délégués lors de la convention en raison de leurs fonctions. Selon les règles du parti, ils ne peuvent pas voter au premier tour pour choisir le candidat du parti, mais ils peuvent, lors des tours suivants, voter librement.
Certains appellent à la candidature du gouverneur de Californie Gavin Newsom, du gouverneur du Michigan Gretchen Whitmer ou du gouverneur de Pennsylvanie Josh Shapiro pour défier Biden, mais aucun de ces candidats n’a exprimé de volonté de remplacer le président jusqu’à présent.