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La phase finale de l’enquête sur le scandale Horizon a examiné les opérations et la culture actuelles au sein de la Poste britannique, ainsi que la question des paiements de compensation aux centaines d’opérateurs de succursales qui ont été injustement poursuivis.
Les opérateurs toujours perçus comme « coupables jusqu’à preuve du contraire »
Les jugements accablants rendus par la Haute Cour en 2019, qui ont ouvert la voie à l’exonération éventuelle de 900 condamnations injustifiées liées au scandale Horizon, étaient censés établir un cadre juridique pour rétablir les relations entre la Poste et les propriétaires de succursales. Cependant, l’ancien président Henry Staunton, qui a été licencié en janvier, a déclaré lors de son témoignage que de nombreux dirigeants de la Poste continuent de considérer les opérateurs de succursales comme des « escrocs ».
Saf Ismail et Elliott Jacobs, opérateurs nommés au conseil de la société en 2021 dans le cadre d’un plan d’amélioration des relations, ont témoigné que les dirigeants de la Poste ne souhaitaient pas les voir au conseil et qu’ils étaient exclus des réunions. Ismail fait actuellement l’objet d’une enquête sur des questions non liées à Horizon.
La Poste envisage à nouveau de poursuivre les opérateurs en justice
La Poste a cessé les poursuites privées en 2015, après que plus de 900 opérateurs ont été injustement poursuivis en raison de déficits résultant du système informatique défectueux Horizon. Cependant, l’organisation a continué à utiliser le système judiciaire pour la récupération civile des pertes jusqu’en 2018.
Les pertes croissantes ont conduit à des discussions au sein de la Poste sur la possibilité de relancer la récupération civile par voie judiciaire. Une autre option discutée serait l’établissement d’un « fonds de pertes » auquel tous les opérateurs de succursales contribueraient pour couvrir les déficits au sein du réseau de 11 500 succursales.
Alan Bates pourrait à nouveau poursuivre la Poste
Un des principaux objectifs de l’enquête finale a été de déterminer si la Poste a respecté son engagement de « compensation complète et équitable » pour les personnes touchées. Environ 363 millions d’euros ont été versés à plus de 2 900 demandeurs dans le cadre de quatre programmes gérés par le gouvernement et la Poste.
Gareth Thomas, le ministre des Postes, a admis que tous les opérateurs touchés par le scandale ne recevront pas de paiements avant la date limite de mars 2025. Alan Bates, qui dirige l’Alliance pour la justice des sous-postiers, a déclaré qu’il était prêt à engager une nouvelle action en justice si le processus n’était pas résolu plus rapidement.
Le système informatique Horizon nécessaire jusqu’à la fin de la décennie
Les relations entre la Poste et Fujitsu sont à un niveau historiquement bas, et des échanges houleux entre les deux entreprises ont été révélés lors de l’enquête. Le système de remplacement rencontre des problèmes de bugs et fait face à des coûts en constante augmentation.
Le système informatique des nouvelles succursales (NBIT), qui devait être déployé d’ici mars prochain, est encore en phase de test dans quelques succursales. Les coûts ont explosé, passant de 180 millions d’euros à plus d’un milliard d’euros, et il existe des doutes quant à sa mise en œuvre.
Quand les conclusions de l’enquête seront-elles rendues publiques ?
Après plus de 1 000 jours, l’enquête, qui a commencé le jour de la Saint-Valentin en 2022, a terminé la collecte des témoignages. Le président, Sir Wyn Williams, et son équipe doivent maintenant distiller une énorme quantité de preuves pour rédiger un rapport final. Les conclusions sont espérées pour 2025, bien que certains témoins puissent être rappelés au début de l’année prochaine.