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Scandale de Nestlé : Échapper à un procès pour les eaux contaminées
Le tribunal d’Epinal pourrait valider, mardi prochain, une transaction qui mettrait fin aux poursuites judiciaires visant la multinationale connue pour ses célèbres bouteilles d’eau, telles que Perrier, Vittel et Contrex.
Des filtrations illégales sous enquête
La question d’un procès dans l’affaire des filtres interdits utilisés par Nestlé pour ses eaux minérales naturelles demeure en suspens. Une affaire révélée en début d’année par différents médias, dont Le Monde et la Cellule investigation de Radio France. Le tribunal d’Epinal pourrait en effet modifier le cours des événements après qu’une procédure de convention judiciaire d’intérêt public (CIJP) a été initiée par le procureur.
Deux enquêtes préliminaires distinctes
Actuellement, Nestlé fait l’objet de deux enquêtes préliminaires. La première concerne des forages potentiellement illégaux dans la nappe phréatique, tandis que la seconde s’intéresse aux traitements interdits employés pour dissimuler la contamination des eaux minérales. Bien que ces affaires soient distinctes, le parquet a choisi de les associer dans le cadre de cette procédure « CJIP », permettant ainsi à Nestlé d’éviter des condamnations pénales en échange d’un versement d’amende à l’État et aux associations concernées.
Réactions des associations plaignantes
Certaines associations plaignantes ont accepté de chiffrer leurs préjudices, mais elles expriment des critiques vis-à-vis de cette méthode. D’autres entités, notamment Foodwatch, s’opposent fermement à toute transaction financière, accusant Nestlé de vouloir « mettre l’affaire sous le tapis » sans fournir d’explications ni de conséquences appropriées.
Antécédents de Nestlé avec la CJIP
Ce n’est pas la première fois que Nestlé semble échapper à un procès grâce à ce type de procédure. Déjà en 2022, la multinationale avait conclu une convention similaire avec le parquet de Charleville-Mézières suite à une pollution d’une rivière, qui avait entraîné une mortalité piscicole importante. Bien que la CJIP ait été élargie en 2020 aux atteintes environnementales par la loi Sapin, son utilisation demeure controversée, notamment pour les délits de tromperie, comme dans le cas de ces eaux contaminées traitées illégalement.
Délit d’information non divulguée
Les traitements interdits sont connus des autorités depuis plusieurs années. Informé par Nestlé dès août 2021, le gouvernement avait choisi de ne pas informer la justice ni les instances européennes, en violation de la réglementation. Permettre à Nestlé d’échapper à un procès public soulèverait des questions sur la responsabilité de l’État et priverait les consommateurs d’eau en bouteille des réponses qu’ils méritent.
Implications pour l’avenir
La décision du tribunal d’Epinal sur cette transaction pourrait avoir des répercussions significatives sur la perception du public envers les multinationales et leur responsabilité environnementale. Le cas de Nestlé pourrait également servir d’exemple pour d’autres entreprises faisant face à des allégations similaires.