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Sanctions américaines contre des responsables vénézuéliens
Les États-Unis ont annoncé des sanctions à l’encontre de 21 alliés du président vénézuélien Nicolas Maduro, citant leur implication présumée dans la répression des manifestations qui ont suivi des élections contestées en juillet.
Répression des manifestations
Des fonctionnaires du département du Trésor américain ont déclaré mercredi que la répression sévère, au cours de laquelle au moins 25 manifestants ont été tués, constituait un effort pour étouffer la dissidence. Plus de 2 400 manifestants ont été arrêtés lors des manifestations.
« Les actions répressives de Maduro et de ses représentants après l’élection présidentielle vénézuélienne sont une tentative désespérée de faire taire les voix de ses citoyens », a déclaré Bradley Smith, le sous-secrétaire d’État par intérim du département du Trésor, dans un communiqué.
Contexte électoral
Les sanctions interviennent plusieurs mois après les élections présidentielles du 28 juillet, où Maduro a revendiqué la victoire, malgré les sondages d’avant scrutin indiquant une défaite avec un écart considérable.
Lorsque les résultats des élections ont été annoncés sans le décompte habituel des voix, l’opposition a dénoncé le décompte comme frauduleux. Elle a publié des copies de bulletins de vote en ligne, affirmant qu’elles prouvaient que le candidat d’opposition, Edmundo Gonzalez, avait remporté la course.
Réaction internationale
Des observateurs internationaux ont également remis en question les résultats des élections. « Les élections présidentielles vénézuéliennes de 2024 n’ont pas respecté les normes internationales d’intégrité électorale et ne peuvent pas être considérées comme démocratiques », a déclaré le Carter Center, une ONG américaine, dans un communiqué de presse par la suite.
La semaine dernière, l’administration du président américain Joe Biden a reconnu Gonzalez comme le leader légitime du Venezuela. Il est incertain de l’impact que cette annonce, ainsi que ce nouveau tour de sanctions, aura sur le Venezuela.
Cibles des sanctions
Un communiqué du département d’État américain a précisé que les sanctions visaient « des membres des forces de sécurité et des responsables de cabinet » qui « ont sapé un processus électoral compétitif et inclusif au Venezuela ou sont responsables d’actes de répression ».
« L’appareil de sécurité de Maduro s’est engagé dans des abus généralisés, y compris des meurtres, des répressions et des détentions massives de manifestants », a écrit le département d’État.
Isolement diplomatique et avenir
Le communiqué a également indiqué que ces sanctions ont été appliquées à un total de 180 responsables vénézuéliens actuels et anciens, y compris ceux d’aujourd’hui. Près de 2 000 personnes font face à des restrictions de visa pour leur rôle présumé dans la répression électorale.
Le gouvernement de Maduro a subi un isolement diplomatique croissant après les élections, qui ont accordé au président, ancien chauffeur de bus, un troisième mandat.
Certaines personnalités de la région, comme Luiz Ignacio Lula da Silva du Brésil et Gustavo Petro de Colombie, avaient auparavant exprimé le souhait de renforcer les liens avec le Venezuela. Cependant, les deux hommes ont depuis mis en doute la légitimité de la victoire de Maduro et appelé à la publication des décomptes de votes qui pourraient confirmer les affirmations du gouvernement.
Le gouvernement de Maduro n’a pas encore publié de telles documents.
Fuite d’Edmundo Gonzalez
Gonzalez, quant à lui, a quitté le Venezuela après que le gouvernement a émis un mandat d’arrêt à son encontre, dans le cadre d’une campagne plus large contre les membres de l’opposition. Il est actuellement en Espagne.