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À Sachsen-Anhalt, une nouvelle controverse émerge concernant la réallocation de fonds issus du dispositif spécial lié au COVID-19. La Landesregierung prévoit de transférer 183 millions d’euros pour investir dans la numérisation de l’administration, comme l’ont révélé les discussions autour du budget 2025/2026 au Landtag. Cependant, l’opposition critique sévèrement cette initiative et met en garde contre une possible diminution des pouvoirs du parlement.
Utilisation des fonds spéciaux
Le dispositif spécial vise à atténuer les conséquences de la pandémie et à anticiper l’avenir. Ce programme de 2 milliards d’euros englobe environ 60 mesures, qui incluent l’acquisition de nouvelles technologies pour les écoles et les universités, ainsi que des investissements dans les hôpitaux et les établissements de soins.
Cependant, l’écoulement des fonds a été lent. Depuis l’établissement du dispositif fin 2021, environ 706 millions d’euros ont été dépensés jusqu’au 30 septembre 2024.
Critiques de l’opposition
La Landesregierung prévoit de retirer des fonds de 33 projets afin de les utiliser pour la numérisation de l’administration, selon une réponse à une question parlementaire de Kristin Heiß (Linke). Au total, 183 millions d’euros seraient concernés. Initialement, 312 millions d’euros étaient déjà prévus pour la numérisation de l’administration, ce qui signifierait qu’un quart du total des fonds serait dédié à une seule tâche.
Le ministère du Numérique a déclaré que des investissements seraient réalisés dans le réseau informatique de l’État, ainsi que dans les systèmes informatiques de la justice et de la police. La ministre du Numérique, Lydia Hüskens (FDP), a souligné que de nombreux projets de numérisation avaient été abandonnés ces dernières années, même avant la pandémie, et qu’il était crucial de rattraper ce retard.
Défense du ministère des Finances
Le ministère des Finances justifie cette réallocation des fonds. Une porte-parole du ministre des Finances, Michael Richter (CDU), a affirmé que la pandémie avait mis en évidence le besoin urgent d’améliorer la numérisation. Grâce au dispositif spécial COVID-19, il serait possible d’accélérer ce processus et de rendre l’État plus résilient face à de futures crises sanitaires.
Les députés décideront lors de l’adoption du budget si ces transferts de fonds seront approuvés, une décision attendue en février. Une autre modification proposée, qui suscite également des critiques, stipule que l’adoption des réallocations importantes dans le cadre du dispositif spécial sera suspendue en 2026.
Risques de réduction des pouvoirs parlementaires
Dans ce qui pourrait être la dernière année d’utilisation des fonds spéciaux, le ministère des Finances a déclaré que les délais causés par l’examen parlementaire seraient « non bénéfiques ». Les fonds doivent être utilisés d’ici la fin 2026.
Kristin Heiß a critiqué cette suspension, la qualifiant d’atteinte aux prérogatives du parlement en tant que législateur budgétaire. Même au sein de la coalition noire-rouge-jaune, des voix s’élèvent contre cette mesure. Stefan Ruland, le porte-parole en matière de finances pour la CDU, a déclaré qu’il serait difficile d’adopter cette approche avec les gestionnaires budgétaires de son groupe.