Le combat passionné de Robert Badinter contre la peine de mort
Un farouche opposant à la peine de mort, Robert Badinter, ancien ministre de la Justice sous François Mitterrand, s’est éteint à l’âge de 95 ans, comme annoncé par sa collaboratrice ce vendredi. Connu pour son engagement indéfectible contre la peine de mort, Badinter restera dans les mémoires comme celui qui a porté en 1981 le projet de loi abolissant cette pratique devant une Assemblée nationale profondément divisée.
C’est lors de ce discours mémorable, durant lequel il a défendu avec passion l’abolition de la peine capitale en France, que Badinter a déclaré: «Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue». Cette conviction lui est venue après avoir défendu Robert Botemps, accusé de complicité dans un meurtre, et qui a été guillotiné en 1972.
La promulgation de la loi mettant fin à la peine de mort le 9 octobre 1981 a marqué un tournant dans l’histoire de la justice française. Pour Badinter, cette étape était essentielle pour l’évolution de la société vers une justice plus humaine et respectueuse des droits fondamentaux. Son engagement pour les droits de l’Homme était ancré en lui, influencé par les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’il a vu son père être déporté et mourir dans un camp de concentration.
L’abolition de la peine de mort, inscrite dans la Constitution en 2007, demeure le legs le plus précieux de Robert Badinter pour la France. Son combat incarne la lutte pour une justice plus équitable et respectueuse de la dignité humaine. Emmanuel Macron, chef de l’État, a salué la mémoire de Badinter en soulignant son impact indélébile sur la société française, tandis que le Premier ministre Gabriel Attal a souligné l’importance de son héritage pour nos droits et libertés.
Avec la disparition de Robert Badinter, la France perd non seulement un homme politique émérite, mais aussi un symbole de l’humanisme et de la justice universelle. Son influence continuera à inspirer les générations futures dans la lutte pour un monde plus juste et respectueux des droits de l’Homme.