Michel Barnier discute de la sécurité avec Bruno Retailleau et Didier Migaud
Jeudi dernier, Michel Barnier a accueilli à Matignon les ministres Bruno Retailleau, en charge de l’Intérieur, et Didier Migaud, responsable de la Justice. Cette rencontre s’est tenue alors que les deux nouveaux responsables avaient déjà entamé un échange tendu via les médias.
Une réunion matinale productive
Les ministres ont été reçus ensemble à 8H30, comme l’a confirmé une source gouvernementale. D’après l’entourage de Barnier, la réunion a été qualifiée de « très bonne ». Les discussions ont principalement porté sur les questions de sécurité et de justice, qui seront détaillées lors de la prochaine déclaration de politique générale du Premier ministre, prévue mardi. L’objectif de cette présentation est de proposer des solutions concrètes aux attentes des Français sur ces sujets cruciaux.
Retour sur l’arsenal législatif
L’entourage de Bruno Retailleau a affirmé qu’il n’y avait pas eu de recadrage durant cette réunion. Le ministre de l’Intérieur a réaffirmé son souhait de renforcer l’arsenal législatif en matière pénale, au-delà du cas tragique de l’affaire Philippine. Ce dernier concerne le meurtre d’une étudiante à Paris, mais la réunion n’était pas spécifiquement centrée sur cet événement.
Retailleau a également souligné une demande pressante émanant des forces de l’ordre : celle de ne plus voir les personnes interpellées être relâchées trop rapidement. Ce souci est d’autant plus pertinent après l’arrestation en Suisse d’un suspect lié à l’affaire Philippine, un Marocain dont l’obligation de quitter le territoire a suscité de vives réactions, notamment au sein de l’extrême droite.
Tensions entre les ministres
Dès son entrée en fonction, Bruno Retailleau a martelé sa volonté de « rétablir l’ordre » et de mener une ligne résolument à droite concernant l’immigration ainsi que la politique pénale. Toutefois, cela pourrait déranger certains de ses nouveaux partenaires politiques dans le camp présidentiel.
Lors d’une intervention, Retailleau a mis en question la politique pénale actuelle, déclarant qu’elle a laissé s’installer « un droit à l’inexécution des peines ». Sa remarque a été rapidement suivie d’une réponse de Didier Migaud, qui a rappelé l’indépendance de la justice en France. Il a souligné que l’affirmation selon laquelle la justice ne condamne pas suffisamment n’était pas toujours correcte.
En réponse, Retailleau a insisté sur la nécessité de maintenir la souveraineté du Parlement et du peuple français dans l’élaboration des lois, tout en respectant l’indépendance des juges. Ce débat souligne la complexité des enjeux liés à la sécurité et à la justice en France, thèmes au cœur des préoccupations des citoyens.