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Le régime militaire en place au Niger a décidé, le mardi 12 novembre, de retirer l’autorisation d’exercer à l’ONG française Acted. Cette décision, qui n’explicite pas les motifs, s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre le pays et la France.
Retrait de l’agrément d’Acted
Le ministère de l’intérieur a communiqué par un arrêté que *« l’autorisation d’exercice accordée à l’ONG dénommée “Agence d’aide à la coopération et au développement – Acted” est retirée »* à compter de mardi. Cet arrêté, signé par le général Mohamed Toumba, ministre de l’intérieur, ne précise aucun motif pour cette décision.
Parallèlement, une autre ONG nigérienne, Action pour le bien-être (APBE), a également été sanctionnée par un retrait d’agrément.
Une marche vers la souveraineté
Ibrahim Bana, une personnalité influente au Niger, a réagi à cette annonce en déclarant : *« La marche vers la souveraineté nationale est en pleine progression ! »* Il a souligné que le retrait des agréments de certaines ONG, dont les activités ne répondent pas aux priorités nationales, constitue un signal fort. Selon lui, le Niger doit être maître de son destin, et l’aide internationale doit s’aligner sur ses valeurs et ses besoins.
Contexte de tensions avec l’Occident
Depuis l’accession au pouvoir de la junte militaire en juillet 2023, les autorités nigériennes ont multiplié les déclarations hostiles envers l’Occident, en particulier la France. Ce régime a notamment exigé le départ des troupes françaises et américaines, qui étaient présentes pour lutter contre les groupes djihadistes, tout en expulsant l’ambassadeur de France. De plus, le centre culturel franco-nigérien a cessé d’opérer.
Impact sur les opérations d’Acted
Acted, présente au Niger depuis 2009, avait pour mission de *« fournir une réponse d’urgence »* aux populations déplacées dans un pays touché par la violence djihadiste. En 2020, six jeunes humanitaires français d’Acted avaient été tués dans une attaque revendiquée par l’organisation Etat islamique, ce qui avait conduit l’ONG à suspendre temporairement ses activités, bien qu’elle ait exprimé son intention de rester dans le pays.