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La transition énergétique en Espagne est actuellement confrontée à des retards significatifs, mettant en péril la génération de milliers de mégawatts (MW) d’électricité renouvelable. Ces retards dans les enchères pour les énergies renouvelables entraînent des conséquences graves pour la sécurité d’approvisionnement électrique nationale.
Les enjeux de la transition énergétique
La production d’électricité nécessite que les producteurs disposent de garanties d’investissement via la vente de leur produit sur des périodes longues, allant de 10 à 25 ans. Ce besoin s’applique aux énergies renouvelables, notamment à l’énergie photovoltaïque et éolienne, ainsi qu’à l’électricité issue des procédés thermiques à base de gaz dans l’industrie. Cependant, les retards dans les enchères organisées par le Ministère de la Transition Écologique laissent en suspens la vente d’au moins 8 300 MW d’électricité, soit environ 3,3 % de la consommation électrique nationale annuelle.
Retards dans les enchères publiques
Les enchères publiques d’énergie, qui fixent un prix maximum pour les producteurs et les acheteurs, n’ont pas eu lieu depuis 2022 pour l’énergie photovoltaïque et éolienne, alors que 1 800 et 1 500 MW étaient prévus annuellement. À l’heure actuelle, aucune date n’est fixée pour la première enchère d’énergie éolienne, un événement jugé crucial par le secteur pour établir des signaux de prix sur un marché en pleine évolution. D’ici 2030, l’Espagne doit atteindre une capacité installée de 3 000 MW dans ce domaine.
Le besoin de sécurité pour d’autres technologies
Le secteur des énergies renouvelables souligne également le besoin crucial de sécurité pour des technologies moins implantées, telles que le stockage d’électricité. Cela est essentiel pour gérer les surcharges de demande, notamment dans les installations solaires. La stratégie gouvernementale prévoit une capacité de 22 500 MW pour le stockage d’ici 2030, mais aucune indication sur les prochaines enchères n’est disponible.
Les implications pour l’industrie
Les retards des enchères ont des conséquences directes sur l’industrie, qui attend avec impatience des enchères pour 1 200 MW, afin d’améliorer sa compétitivité et de s’engager vers une transition énergétique durable. Rubén Hernando, président de l’association des industries de génération, ACOGEN, appelle à une action urgente, estimant que plus de 800 millions d’euros seront nécessaires pour ces enchères.
Contexte politique et économique
Le Ministère de la Transition Écologique a reconnu que les retards dans les enchères étaient en partie dus à la crise énergétique, qui a nécessité une révision des coûts pour établir un nouveau cadre de rétribution. Cependant, les acteurs du secteur perçoivent la récente annonce d’une « consultation publique » comme une nouvelle manière de reporter encore plus les enchères. Cette situation ne fait qu’accroître les frustrations, alors que le besoin de stabiliser le marché et d’assurer des contrats à long terme devient de plus en plus pressant.