Sommaire
Renaissance andalouse en pleine guerre à Gaza
Introduction
Une « guerre » historique a éclaté entre Entité sioniste et l’Espagne à propos de l’histoire d’Al-Andalus. Les autorités israéliennes ont interdit au consul espagnol de rencontrer les Palestiniens et de leur apporter un soutien à Jérusalem et en Cisjordanie. En réponse à l’intention de l’Espagne de reconnaître l’État palestinien, Yisrael Katz, ministre israélien des Affaires étrangères, a invité les autorités espagnoles à étudier les quelque 700 ans de règne musulman en Andalousie.
Les juifs sous le règne musulman en Andalousie
Ironiquement, c’est le ministre israélien des Affaires étrangères lui-même qui aurait besoin d’étudier cette période, car les juifs n’ont jamais connu une période de prospérité et de contributions aussi importante qu’ils l’ont fait sous le règne musulman en Andalousie. Les chercheurs de toutes origines et croyances ont abondamment documenté cette époque, parmi lesquels Lévi-Provençal, dont le livre « Histoire de l’Andalousie musulmane » est une référence fondamentale dans les études sur Al-Andalus. Blaise Lévi-Provençal, un chercheur juif français né en Algérie et ayant vécu au Maroc, a apporté une contribution significative aux études andalouses.
Référence et contributions des chercheurs
– Lévi-Provençal : « Histoire de l’Andalousie musulmane »
– Abraham Neuman : « Les Juifs en Espagne » (publié en 1948 à l’Université de Princeton)
Pendant ses recherches sur l’Andalousie, Lévi-Provençal explorait souvent les ruelles de Fès, estimant que la vie musulmane andalouse y était encore présente. Il convient également de mentionner le travail de recherche d’Abraham Neuman, un autre chercheur juif, qui décrit l’âge d’or juif en Europe sous « l’Espagne musulmane ».
Influence des juifs andalous
L’histoire regorge d’exemples de juifs andalous qui ont occupé des postes de grande responsabilité et contribué à divers domaines de la connaissance. Parmi eux, Hassdaï ben Shaprut, médecin et ministre sous le calife Omeyyade Al-Hakam II, et Ibn Naghrila sous les rois des taïfas. Leur influence s’étendait à des domaines tels que la théologie, la mystique, la grammaire, la métrique poétique, et les styles d’écriture arabes. Ils traduisaient et écrivaient en arabe, souvent avec des caractères hébraïques.
Études contemporaines et influence
Les chercheurs contemporains continuent de se pencher sur cette ère de cohabitation culturelle. On peut citer Hussein Monès, directeur de l’Institut d’études andalouses à Madrid, et son livre de référence « Fajr al-Andalus ». Ahmed Shalalan, notamment, a traduit des œuvres d’Ibn Rushd (Averroès) de l’hébreu à l’arabe.
Renaissance de l’idée andalouse
Lorsque la civilisation islamique andalouse a décliné et que les juifs ont été expulsés, beaucoup ont trouvé refuge au Maroc, en Égypte et à Constantinople, tandis qu’une minorité est allée au Portugal, puis à Amsterdam. Baruch Spinoza, influencé par le savant juif Abraham ibn Ezra, incarne cette « renaissance andalouse » en conciliant foi et raison.
La symbiose andalouse dans le contexte actuel
Aujourd’hui, l’idée d’Andalousie comme symbole de cohabitation culturelle ressurgit. Après la guerre du Golfe de 1991, les États-Unis ont organisé les premières réunions pour résoudre la question palestinienne à Madrid, mettant en valeur le symbole d’Al-Andalus. Des universitaires comme María Rosa Menocal ont écrit sur ce modèle de coexistence dans « Ornament of the World ». En réponse aux lectures biaisées de l’histoire andalouse, notamment après les attentats du 11 septembre, le public espagnol a souvent rejeté ces interprétations simplistes.
Conclusion
La notion d’Andalousie, bien que souvent instrumentalisée, trouve toujours un écho comme modèle de tolérance et de cohabitation. L’histoire montre que la raison l’emporte souvent sur l’ignorance et que les idées ne meurent jamais, elles ressurgissent toujours dans des périodes de renouveau.