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La réforme des arrêts maladie des fonctionnaires suscite une vive colère parmi les enseignants en France. Annoncée par le ministre de la fonction publique, Guillaume Kasbarian, le 27 octobre, cette réforme a soulevé de nombreuses inquiétudes quant à la protection des employés en cas de maladie.
Une réforme controversée
Alors que le gouvernement prévoit d’introduire cette réforme lors des débats sur le budget à l’Assemblée nationale, les enseignants se posent des questions cruciales : *« Comment vais-je faire, si je tombe malade ? »* Christel, professeure des écoles dans les Bouches-du-Rhône, a dû faire face à ce dilemme l’année scolaire passée en contractant une mononucléose infectieuse. Après deux jours d’arrêt avant les vacances, elle a été malade pendant les congés scolaires, puis a dû s’arrêter à nouveau quatre jours en raison d’une pneumopathie.
Selon le régime actuel, ces arrêts lui ont coûté deux jours de carence, soit environ 150 euros. Avec la réforme, qui envisage d’appliquer trois jours de carence par arrêt et de réduire l’indemnisation à 90 % du salaire, sa rémunération mensuelle de 2 200 euros aurait été diminuée de près de 400 euros. *« Être malade m’aurait empêché de finir le mois »,* confie-t-elle, *« dépitée »* par cette mesure.
Des réactions vives des syndicats
Le projet gouvernemental est présenté comme une réponse à un *« absentéisme »* supposé des fonctionnaires, mais il a provoqué un tollé parmi les syndicats de la fonction publique. Ces derniers ont unanimement dénoncé cette mesure comme *« scandaleuse »*. Sophie Vénétitay, à la tête du SNES-FSU, premier syndicat du secondaire, témoigne : *« Ça faisait longtemps que nous n’avions pas reçu autant de messages de collègues exprimant leur colère et leur sentiment d’injustice face à cette mesure qui attaque notre sens du service public. »*
Une perception erronée de l’absentéisme
Les enseignants se sentent incompris par cette généralisation de l’absentéisme. Géraldine Duboz, enseignante d’histoire-géographie, déclare : *« L’absentéisme, on sait ce que c’est, on remplit des dossiers pour des élèves qui le pratiquent en séchant les cours. Laisser entendre qu’un enseignant ou un fonctionnaire absent est dans le même état d’esprit est insupportable. »*