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Reconnaissance Legale des Changements de Genre par la CJUE
Les associations de défense des droits des personnes LGBT+ expriment leur satisfaction suite à la décision « historique » rendue par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Ce jugement stipule que les États membres de l’UE doivent reconnaître un changement de genre validé dans un autre pays membre. Cette décision fait suite à un recours introduit par Arian Mirzarafie-Ahi, un homme transgenre roumain.
Le Contexte de la Décision
La CJUE a été saisie par un tribunal de Bucarest concernant le cas d’Arian Mirzarafie-Ahi, qui avait rencontré des difficultés avec les autorités roumaines pour faire modifier son acte de naissance. En effet, enregistré comme femme dans son pays d’origine, il a déménagé au Royaume-Uni en 2008 où il a obtenu une reconnaissance légale de son identité masculine en 2020.
La cour a affirmé que le refus de la Roumanie de mettre à jour ses documents en fonction des lois britanniques était contraire au droit de l’Union. Ce jugement est perçu comme un tournant majeur pour les droits des personnes transgenres dans l’UE.
Réactions et Émotions
Lors d’une conférence de presse organisée à Bucarest, Arian Mirzarafie-Ahi a partagé son émotion suite à cette décision : « J’ai pleuré en apprenant la nouvelle. C’est une victoire que j’attendais depuis tant d’années. » Ce professeur de biologie, actuellement basé au Royaume-Uni, espère désormais mener une vie plus épanouie grâce à cette reconnaissance.
L’association Accept, qui a soutenu M. Mirzarafie-Ahi tout au long du processus judiciaire, a salué cette décision comme étant « historique pour les transgenres », notant qu’il s’agit du premier jugement de cette nature émis par la CJUE.
Conséquences des Retards Administratifs
La Cour a souligné que le refus de la Roumanie de reconnaître les changements d’identité entrave le droit à la libre circulation au sein de l’Union. Une telle situation engendre des « difficultés » au quotidien ainsi que des conséquences professionnelles et administratives importantes.
La CJUE a également noté qu’il n’était pas justifiable d’imposer à M. Mirzarafie-Ahi de lancer une nouvelle procédure en Roumanie, en raison du risque que cela entraîne un résultat différent, dans un pays qui peine à accepter les droits des minorités sexuelles.
Une Réalité Conservatrice en Roumanie
La Roumanie reste un pays conservateur, où l’homosexualité n’a été dépénalisée qu’au début des années 2000. Les unions entre personnes de même sexe ne sont ni reconnues par le mariage ni par le biais d’un partenariat civil.
L’an dernier, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné la Roumanie pour son refus de reconnaître les relations de 21 couples homosexuels. L’influence de l’Église orthodoxe dans le pays a également conduit à des tentatives de restreindre les droits des LGBT+, notamment par l’interdiction des études de genre.
Des parlementaires ont tenté de graver dans la Constitution l’interdiction du mariage gay, témoignant de l’environnement hostile aux droits des personnes LGBT+ en Roumanie.