Réaction palestinienne aux propos de Ben Gvir sur Al-Aqsa
La présidence palestinienne et le mouvement de la résistance islamique, Hamas, ont vivement dénoncé aujourd’hui, lundi, les déclarations du ministre israélien de la Sécurité nationale, Eitamar Ben Gvir, qui a proposé d’établir une synagogue à l’intérieur de la mosquée Al-Aqsa. Ces propos sont jugés extrêmement dangereux et illustrent la nature des intentions du gouvernement d’occupation envers le lieu sacré.
Déclarations de la présidence palestinienne
Selon Nabil Abu Rudeineh, porte-parole de la présidence, le peuple palestinien ne pourra pas accepter que la mosquée Al-Aqsa, un site sacré, soit attaquée, la qualifiant de limite infranchissable. Il a alerté que ces appels inacceptables à interférer avec Al-Aqsa constituent des tentatives de provoquer une guerre religieuse, menaçant d’embraser toute la région.
Il a souligné que l’intégralité de l’esplanade de 144 dunams appartient aux musulmans et a appelé la communauté internationale, et particulièrement l’administration américaine, à agir rapidement pour contenir ce gouvernement de droite extrême.
Responsabilité des États-Unis
Abu Rudeineh a aussi affirmé que les États-Unis partagent la responsabilité des atrocités subies par le peuple palestinien, évoquant une invasion à Gaza, ainsi que la violence et les destructions en Cisjordanie, y compris à Jérusalem. Il appelle les États-Unis à forcer leur allié israélien à mettre un terme à ses agressions.
Appel à l’action internationale
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a également soumis une mise en garde contre les risques que représentent les appels de Ben Gvir, les qualifiant de « provocation ouverte » visant à détruire Al-Aqsa et à construire un prétendu temple à sa place. Ils ont condamné les incursions des extrémistes juifs dans la mosquée, où certains effectuent des gestes religieux tels que des prières et danses ritualisées.
Le ministère a exigé une réaction immédiate des pays arabes, islamiques et de la communauté internationale pour contraindre Israël à faire cesser les provocations de Ben Gvir et les actes de violence des colons.
Réactions de Hamas et d’autres dirigeants religieux
Pour sa part, Hamas a qualifié les intentions de Ben Gvir de construction d’une synagogue à Al-Aqsa de déclaration très inquiétante. Le mouvement a souligné que « les atrocités de l’occupant ne feront qu’alimenter la résistance du peuple pour protéger les sites sacrés ».
Le cheikh Ikrima Sabri, imam de la mosquée Al-Aqsa, a déclaré que Ben Gvir n’a aucune légitimité à revendiquer des droits sur Al-Aqsa, considérant ses projets comme irréalistes. Il a donc mis en garde contre toute forme d’agression contre cet espace sacré.
Contexte de l’escalade
Ce n’est pas la première fois que Ben Gvir, chef du Parti de la Force juive d’extrême droite, évoque la construction de synagogues dans l’enceinte d’Al-Aqsa. Ses déclarations font suite à plusieurs provocations passées et des appels à permettre aux juifs de prier à l’intérieur de la mosquée. Les propos de Ben Gvir interviennent également alors qu’un nombre croissant de colons poursuivent leurs incursions sur le site, sous la protection de la police israélienne.
Depuis qu’il a pris ses fonctions en décembre 2022, Ben Gvir a régulièrement pénétré dans Al-Aqsa, engendrant une vague de critiques tant de la communauté islamique que des nations arabes et du monde entier. Les procédures d’occupation visant à judaïser la ville de Jérusalem-Est continuent de s’intensifier, y compris par rapport à Al-Aqsa, pour en effacer l’identité arabe et islamique.