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Dans les 48 heures suivant la victoire de Donald Trump à la présidentielle de 2024, plusieurs habitants afro-américains à travers le pays ont rapporté avoir reçu des SMS anonymes à caractère raciste. La NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), l’une des principales organisations de défense des droits des Afro-Américains, a signalé que ces messages, souvent menaçants et humiliants, ont été envoyés dans plusieurs États tels que la Caroline du Nord, la Virginie, l’Alabama et la Pennsylvanie.
Messages racistes et menaces au programme
Ces messages, d’une violence inouïe, invitaient les destinataires à « se présenter à une plantation pour ramasser du coton », une référence explicite à l’esclavage aux États-Unis. La NAACP a fermement réagi en condamnant cette vague de haine raciale, soulignant que ces incidents rappellent tragiquement la persistance des préjugés dans la société américaine.
Des rapports indiquent que certains messages incluaient même les noms des victimes et prétendaient provenir de l’administration Trump ou de ses partisans. Par exemple, un message reçu par un résident de Washington D.C. disait : « Bonjour, vous avez été sélectionné pour ramasser du coton à la plantation la plus proche. Soyez prêt à 12 heures précises avec vos affaires. Nos esclaves exécutifs viendront vous chercher dans une camionnette blanche, soyez prêts à être fouillés dès que vous entrerez sur la plantation. Vous êtes dans le groupe S de la plantation. » Un autre message envoyé en Virginie indiquait que le destinataire serait un « esclave de maison » à la plantation d’Abingdon, aujourd’hui un site historique proche de l’aéroport de Washington.
D’autres SMS similaires ont été signalés dans des États tels que la Géorgie, l’Alabama et l’Ohio, ainsi que sur des campus universitaires comme ceux de l’Université de l’Alabama et de l’Université de Clemson en Caroline du Sud. Certains messages mettaient également en garde contre des menaces provenant de suprémacistes blancs ou du Ku Klux Klan.
« La haine invite la haine »
Les leaders des droits civiques ont rapidement exprimé leur indignation face à cette épidémie de haine. Derrick Johnson, président de la NAACP, a déclaré que ces messages s’inscrivent dans un contexte plus large d’embrigadement de groupes racistes, alimenté par la rhétorique de Donald Trump. « La triste réalité d’avoir élu un président qui a historiquement encouragé la haine se déroule sous nos yeux », a-t-il affirmé, en insistant sur l’augmentation alarmante des discours de haine suite aux résultats de l’élection.
Johnson a appelé le FBI et les forces de l’ordre locales à prendre des mesures appropriées contre cette campagne de SMS racistes pour s’assurer que ces actes de haine ne deviennent pas banalisés.
Un douloureux rappel d’une partie de l’histoire du pays
Lors d’un point de presse, Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison-Blanche, a exprimé la position de l’administration Biden sur ces incidents. Bien que la Maison-Blanche n’ait pas spécifiquement suivi ces attaques, elle a insisté sur l’importance pour chaque communauté de se sentir en sécurité et protégée. Elle a également réaffirmé l’engagement du président Biden à garantir un transfert pacifique du pouvoir et à lutter contre la haine sous toutes ses formes.
Ces incidents rappellent douloureusement l’histoire de la traite des esclaves, lorsque plus de 12,5 millions d’Africains ont été forcés de traverser l’Atlantique entre 1525 et 1866, principalement pour travailler dans des plantations de coton aux États-Unis.