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La ministre de la Culture, Rachida Dati, a récemment engagé un dialogue avec Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques, concernant l’accès à Notre-Dame de Paris. Lors de cette rencontre, qui s’est tenue au siège de l’Église catholique à Paris, les deux parties ont échangé des points de vue sur la gratuité d’accès aux édifices religieux.
Des échanges sur la gratuité d’accès
À l’approche de la réouverture de Notre-Dame au culte, prévue dans trois semaines, Rachida Dati a réitéré son souhait de mettre en place un droit d’entrée pour les visiteurs, afin de générer des fonds pour l’entretien du patrimoine religieux français. Cependant, Mgr de Moulins-Beaufort s’est opposé fermement à cette idée, rappelant que « les lieux de culte sont affectés au culte exclusivement et intégralement et leur accès est gratuit », selon la loi du 9 décembre 1905.
Des arguments sur la vocation des églises
Le président de l’épiscopat a souligné que les églises, qu’elles soient modestes ou majestueuses, doivent rester des lieux ouverts à tous, en particulier aux plus défavorisés. Il a déclaré : « En faire payer l’entrée pour en assurer l’entretien serait trahir leur vocation originelle. » Cette position vise à préserver les églises de la marchandisation croissante que l’on observe dans d’autres lieux culturels.
La réponse de Rachida Dati
Rachida Dati a réagi en évoquant son engagement en faveur de l’Église et de la protection du patrimoine lorsqu’elle était maire du 7ème arrondissement de Paris. Elle a exprimé sa conviction que « un pays qui ne s’occupe pas de son patrimoine est un pays qui ne s’occupe pas de son avenir », justifiant ainsi sa proposition d’un droit d’entrée pour les touristes à Notre-Dame.
Favoriser la mobilisation pour le patrimoine
Elle a également précisé que cette mesure pourrait être bénéfique pour la sauvegarde du patrimoine religieux en péril. « Quoi de plus noble pour Notre-Dame, rebâtie par la mobilisation de tous, que de permettre à d’autres édifices religieux d’être sauvés ? » a-t-elle souligné, tout en reconnaissant que son idée avait suscité des débats.
Les États généraux du patrimoine religieux
Les « États généraux du patrimoine religieux » visent à dresser un inventaire des édifices religieux, avec 87 des 94 diocèses ayant répondu, comptabilisant plus de 40 068 églises. Ces initiatives visent à aider les municipalités à mieux connaître et valoriser leur patrimoine. Un « guide du mécénat du patrimoine religieux » sera également envoyé aux maires pour les aider à résoudre les problèmes de financement et de gestion.