Que possède le Hezbollah pour riposter à l’attaque de Beyrouth
Suite à l’attaque israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais, et l’annonce par l’armée israélienne de l’assassinat de Fouad Shokar, un dirigeant influent du parti, Tel-Aviv se prépare à une riposte potentielle du Hezbollah. Une telle réponse pourrait entraîner une guerre ouverte entre les deux parties, qui échangent des frappes presque quotidiennement depuis près de dix mois.
Capacités militaires du Hezbollah
Des analystes estiment que le Hezbollah possède des capacités militaires bien supérieures à celles de la résistance palestinienne à Gaza. Malgré une guerre totale contre le secteur depuis le 7 octobre, l’armée israélienne n’a pas réussi à détruire la puissance militaire de Gaza. Le Hezbollah, en revanche, dispose d’une vaste arsenal d’armes qu’il n’a utilisé qu’en partie depuis le début des combats il y a plus de neuf mois.
Voici un aperçu de l’arsenal militaire du Hezbollah selon des rapports révélés par l’agence Reuters :
Nombres et types d’armements
Le Hezbollah pourrait détenir jusqu’à 150 000 missiles et roquettes, d’après le World Factbook de la CIA. Le groupe prétend avoir des missiles capables d’atteindre toutes les zones d’Israël. Bien que beaucoup de ces projectiles ne soient pas guidés, le Hezbollah a également accès à des drones, des missiles anti-tanks, anti-aériens, et des roquettes précises. Une grande partie de son arsenal proviendrait d’Iran, de Russie ou de Chine.
En 2021, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé que le groupe compterait 100 000 combattants. En 2022, les estimations évoquent 45 000 combattants, dont 20 000 sont à plein temps.
Rockets et projectiles de sol
Lors de la guerre avec Israël en 2006, les roquettes non guidées ont constitué l’essentiel de l’arsenal du Hezbollah, avec environ 4 000 projectiles, principalement des Katyusha, atteignant jusqu’à 30 kilomètres. Nasrallah a déclaré que le plus grand changement dans leur arsenal depuis 2006 a été l’amélioration des systèmes de guidage, permettant dorénavant un meilleur ciblage depuis le Liban. Le Hezbollah utilise également des missiles iraniens tels que les Raad, Fajr, et Zelzal, qui ont des charges utiles plus puissantes et un plus grand rayon d’action.
Missiles anti-tanks
Le groupe a largement utilisé des missiles guidés anti-tank lors de la guerre de 2006. Des missiles Kornet d’origine russe ont été de nouveau déployés. Un rapport de la chaîne Al-Mayadeen, proche du Hezbollah, a indiqué que le groupe utilise également un missile guidé iranien appelé « Almas », capable de frapper des cibles hors de la ligne de vue en suivant une trajectoire courbée. Ce missile aurait été développé par l’Iran par ingénierie inversée des missiles israéliens de la famille Spike.
Missiles anti-aériens
Le Hezbollah a abattu plusieurs drones israéliens au moyen de missiles sol-air, utilisant des modèles tels que Hermès 450 et Hermès 900. Bien que l’existence de missiles anti-aériens dans leur arsenal était supposée depuis longtemps, c’était la première fois qu’ils étaient utilisés dans ce conflit. Le groupe a également déclaré avoir ouvert le feu sur des avions de chasse israéliens, les forçant à quitter l’espace aérien libanais, sans indiquer quel type d’armement avait été employé.
Drones
Le Hezbollah a mené plusieurs attaques avec des drones explosifs, affirmant utiliser des appareils qui larguent des bombes et retournent au Liban. Les drones sont également utilisés pour détourner l’attention des défenses aériennes israéliennes pendant que d’autres drones ciblent des objectifs spécifiques. L’arsenal du Hezbollah comprend des drones assemblés localement, tels que Ayoub et Marsad, produits à coût faible et en grandes quantités selon les analystes.
Missiles anti-navires
Le Hezbollah a démontré pour la première fois sa capacité à utiliser des missiles anti-navires durant le conflit de 2006, touchant une frégate israélienne à 16 kilomètres au large, causant la mort de quatre Israéliens. Selon des sources, le Hezbollah aurait acquis un missile anti-navire russe, le Yakhont, qui a une portée allant jusqu’à 300 kilomètres, bien que le groupe n’ait jamais confirmé la possession de cette arme.