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Les manifestations en Géorgie continuent de s’intensifier, alors que le Premier ministre Irakli Kobakhidze refuse de céder face aux appels à de nouvelles élections. Après plusieurs nuits de manifestations massives et une série de démissions publiques, Kobakhidze a affirmé que les manifestants étaient victimes de mensonges de l’opposition.
Contexte des manifestations
Kobakhidze a confirmé que l’ambassadeur de Géorgie aux États-Unis, David Zalkaliani, avait démissionné sous une pression considérable. Les manifestations, qui se poursuivaient pour une quatrième nuit, sont en grande partie provoquées par la décision du parti au pouvoir de suspendre les discussions sur l’adhésion de la Géorgie à l’Union européenne.
Le Premier ministre a nié cette suspension, affirmant que « nous n’avons suspendu rien, c’est un mensonge ». Cependant, trois jours auparavant, son parti, le Rêve géorgien, avait accusé l’UE d’utiliser les négociations comme un « chantage » et avait déclaré que le gouvernement ne mettrait pas la question à l’ordre du jour avant la fin de 2028.
Réactions aux violences
De nombreux Géorgiens ont été choqués par le niveau de violence exercé contre les journalistes et les manifestants. Des dizaines de reporters ont été battus ou aspergés de gaz poivré, certains nécessitant des soins hospitaliers. Le défenseur des droits humains de Géorgie, Levan Ioseliani, a dénoncé cette brutalité et a appelé la police à ne pas abuser de son pouvoir.
Kobakhidze a déclaré que ce n’étaient pas les forces de l’ordre qui avaient infligé une « violence systémique », mais plutôt des groupes d’opposition. Les démissions d’ambassadeurs et le soutien croissant à ces manifestations témoignent d’un changement qualitatif dans la dynamique politique du pays.
Un avenir incertain
Salome Zourabichvili, présidente pro-européenne de la Géorgie, devrait quitter son poste dans quelques semaines. Depuis les élections parlementaires contestées du mois dernier, qui ont été dénoncées comme truquées par les partis d’opposition, elle est devenue une figure emblématique mobilisant les manifestants contre le gouvernement, exigeant de nouvelles élections.
Alors que la population soutient massivement l’adhésion à l’UE, les manifestations soulèvent des craintes quant à un retour de la Géorgie sous l’influence russe. Le pays compte environ 3,7 millions d’habitants, dont 20 % du territoire est occupé militairement par la Russie dans deux régions séparatistes.
Images des manifestations
Conséquences diplomatiques
Les relations du gouvernement Rêve géorgien avec ses partenaires occidentaux sont très endommagées. La nouvelle cheffe de la politique étrangère de l’UE, Kaja Kallas, a averti que les actions du gouvernement auraient « des conséquences directes de la part de l’UE », et la décision des États-Unis de suspendre son partenariat stratégique sera également largement ressentie.
Kobakhidze a peu de considération pour la présidente ou sa demande de nouvelles élections, déclarant : « Mme Salome Zourabichvili a quatre vendredis restants [en tant que présidente] et elle ne peut pas s’y habituer. Je comprends son état émotionnel, mais bien sûr, le 29 décembre, elle devra partir. »