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Procès des assistants parlementaires du Rassemblement national : Marine Le Pen face à la justice
Par Violette Lazard
Publié le 30 septembre 2024 à 19h52, mis à jour le 30 septembre 2024 à 19h58
Aperçu du procès
Lors de l’ouverture du procès impliquant des assistants d’eurodéputés du Front National (aujourd’hui appelé Rassemblement national ou RN), Marine Le Pen, ancienne présidente du parti, a affirmé vouloir répondre à « l’intégralité des questions ». Pourtant, les débats n’ont pas encore réellement commencé.
Les prévenus s’installent dans la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Au premier rang figurent des figures emblématiques comme Bruno Gollnisch, Catherine Griset, Marine Le Pen et Nicolas Crochet, entourés de leurs proches. Au total, ce procès concerne 28 personnes, accusées notamment de détournement de fonds publics, la majorité étant présente.
Marine Le Pen et sa défense
Marine Le Pen, qui a confirmé sa présence lors de cette audience, s’est exprimée devant un parterre de journalistes : « J’aborde ce procès avec beaucoup de sérénité. Nous avons énormément d’arguments à développer pour défendre ce qui m’apparaît être la liberté parlementaire qui est en cause dans cette affaire… Nous n’avons violé aucune règle politique et aucune règle réglementaire en quelque sorte du Parlement européen. »
Il s’agit d’une défense axée sur la politique plus que sur la juridique. Selon la position du Rassemblement national depuis le début de cette affaire, les assistants parlementaires ont effectué un travail légitime et ne sont donc pas des employés fictifs.
Le regard des juges d’instruction
En revanche, les juges d’instruction ont une perspective différente sur le dossier : ils estiment le préjudice causé au Parlement européen à 7 millions d’euros et considèrent que le FN aurait établi un système organisé pour détourner ces fonds publics, impliquant au moins 28 personnes, y compris l’état-major du parti.
Déroulement de l’audience
Dans la salle d’audience, les prévenus doivent attendre leur tour pour s’exprimer. Parmi eux se trouve Laurent Salles, ancien assistant parlementaire, dont la preuve de travail pour l’ex-eurodéputé est contestée. Charles Hourcade, également ancien assistant, est présent mais son avocat souligne qu’il pourrait manquer certaines sessions.
Des figures notables comme Nicolas Bay, récemment élu sous la bannière de Reconquête !, sont également présentes. En revanche, Yann Le Pen, la sœur de Marine Le Pen, est absente, étant représentée par son avocat. Thierry Légier, garde du corps historique du parti, est quant à lui sur le banc des prévenus malgré des missions qui ne correspondent pas à celles d’un assistant parlementaire.
Les enjeux pour Marine Le Pen
Marine Le Pen, candidate aux élections présidentielles, risque jusqu’à dix ans d’emprisonnement et une inéligibilité. Elle souhaite également protéger son adresse personnelle durant le procès, affirmant : « Je répondrai à l’intégralité des questions que le tribunal voudra bien me poser. »
Le procès se poursuivra avec des audiences programmées trois demi-journées par semaine jusqu’au 27 novembre. Les attentes autour de ce procès sont élevées, tant pour le futur politique de Marine Le Pen que pour le Rassemblement national.