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Témoignage poignant de Caroline Darian au procès des viols de Mazan
Le procès des viols de Mazan a pris une tournure émotionnelle vendredi à Avignon, lorsque Caroline Darian, la fille de la victime et du principal accusé, a témoigné pour la première fois. Ce procès, qui se déroule devant la cour criminelle départementale du Vaucluse, a commencé lundi et a atteint son cinquième jour.
Une déclaration déchirante
Émue mais résolue, Caroline s’est avancée dans la salle d’audience, entourée de plusieurs accusés, dont plus de la moitié comparaissent en liberté. _ »Je m’exprime au nom de ma fratrie, »_ déclare-t-elle, les yeux rivés sur ses frères David et Florian, visiblement touchés par son intervention. Caroline a ainsi souhaité rendre hommage à sa mère, Gisèle, et à son père, Dominique Pélicot, dont les vies sont marquées par des actes d’une atrocité inouïe.
Un point de bascule traumatisant
Le 2 novembre 2020, Caroline raconte comment sa vie a _ »littéralement basculé »_. Elle se remémore l’appel de sa mère, l’informant des horreurs que son père a faites subir à sa mère, à savoir la drogue et le viol. _ »Avant ce jour, nous étions une famille unie, »_ explique-t-elle avec tristesse. _ »J’aimais mon père, l’image de cet homme que je croyais connaître. »_ Son témoignage dépeint un profond choc et une dévastation familiale.
Des révélations accablantes
Lors de cet appel dévastateur, Gisèle a annoncé à Caroline que son mari l’avait droguée pendant des années, lui permettant d’être violée par des inconnus. Caroline décrit alors ce moment comme un _ »glissement dans l’inconnu, »_ où tout ce qu’elle avait connu s’écroulait devant ses yeux. Le lendemain, elle doit affronter la réalité avec son fils, qui vient d’entrer en CP, sans pouvoir lui expliquer la terrible vérité sur la perte de son grand-père.
Un choc émotionnel désastreux
En rejoignant leur mère, Caroline et ses frères découvrent une femme brisée. Le commissaire de Carpentras leur annonce des informations déchirantes concernant les hommes impliqués dans ces actes de violence. _ »On pense qu’ils sont à peu près entre 30 et 50, »_ lâche-t-il, expliquant le rôle de leur père dans cette tragédie familiale.
Des preuves tragiques et une lutte pour la justice
Lors de son témoignage au commissariat, Caroline raconte l’horreur de découvrir des photographies où elle était complètement vulnérable. _ »Je me découvre, »_ confie-t-elle, choquée par la réalité de ce qu’elle a subi. Elle insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas simplement d’un dossier pour enfoncer son père, mais un appel à la prise de conscience concernant la soumission chimique à l’égard des victimes.
Un appel à la reconstruction
Caroline Darian a créé l’association _ »M’endors pas : stop à la soumission chimique »_ pour soutenir les victimes. Elle interroge la cour sur la manière dont les victimes peuvent espérer se reconstruire après avoir été confrontées à de telles atrocités. _ »Comment fait-on pour avoir une vie normale, une vie sexuelle normale? »_ demande-t-elle, faisant écho aux difficultés que vivent les victimes.
Ce procès, au-delà de son aspect juridique, représente un moment de vérité pour Caroline et sa famille, qui espèrent que la justice leur donnera enfin une réponse face à l’horreur subie.