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Premiers pas du gouvernement Barnier à Matignon
Le gouvernement Barnier a débuté son mandat lundi avec un petit-déjeuner à Matignon, rassemblant 39 nouveaux ministres et secrétaires d’État, majoritairement issus de la macronie et de la droite. À 08H00, les membres du gouvernement se sont réunis pour une première rencontre informelle, décrite par Michel Barnier comme une « réunion des ministres autour d’un café pour mieux se connaître ».
Un conseil des ministres sous tension
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a exprimé sa « détermination » à entamer cette journée, tandis que Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, et Anne Genetet, ministre de l’Éducation, ont également affirmé leur engagement. Le Premier ministre a insisté sur la nécessité d’une « plus grande cohésion » au sein de son équipe, qui fait face à des tensions avec les députés du bloc central.
Les ministres se sont ensuite dirigés vers leurs différents ministères pour les cérémonies de passation. Dans l’après-midi, ils se retrouveront à l’Élysée pour un conseil des ministres présidé par Emmanuel Macron.
Les priorités du nouveau Premier ministre
Michel Barnier a clairement indiqué ses intentions lors d’un entretien sur France 2 le dimanche précédent, affirmant ne pas vouloir créer de « polémique » avec le président. Il a évoqué les « domaines réservés » du chef de l’État comme étant également d’un intérêt personnel dans une démarche visant un « esprit de compromis positif, dynamique ».
Avec l’urgence de l’élaboration du budget 2025 et un contexte économique tendu, il a promis de ne pas alourdir les impôts pour les Français, tout en insistant sur la nécessité d’une contribution accrue des plus riches.
Engagements sur les lois sociétales
Michel Barnier a également assuré que les grandes lois de « progrès social ou sociétal », telles que celles concernant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et l’assistance médicale à la procréation (PMA), seraient « intégralement préservées ». Son prédécesseur, Gabriel Attal, lui avait demandé de confirmer ce engagement lors de sa déclaration de politique générale prévue le 1er octobre.
Cependant, la présence de ministres conservateurs comme Bruno Retailleau suscite des inquiétudes parmi les progressistes. Barnier s’est aussi engagé à « prendre le temps d’améliorer » la réforme des retraites, sujet qui reste sensible dans le pays.
Tensions avec la gauche
Malgré ces assurances, des figures de la gauche, comme Clémence Guetté, critiquent le gouvernement pour son manque de propositions face à des enjeux tels que la pauvreté et l’écologie. La formation dirigée par Olivier Faure a déjà prévu de déposer une motion de censure après le discours de politique générale, bien que le soutien du Rassemblement national demeure incertain.
La réunion à Matignon et les premières déclarations du gouvernement Barnier témoignent d’un attelage fragile entre macronistes et Républicains, face à des critiques croissantes et une opposition résolue.