Le télescope Subaru, situé sur l’une des îles de l’État américain d’Hawaï et exploité par le Japon, a réussi à capturer les extrémités des filaments galactiques formés de matière noire. L’image capturée provient du groupe de galaxies Coma, dont la taille atteint des millions d’années-lumière. C’est la première fois que le réseau de filaments galactiques couvrant l’ensemble de l’univers est découvert.
Contrairement aux étoiles, planètes et astres qui se regroupent naturellement en formes rondes sous l’effet de la gravité, la matière noire, qui compose la majeure partie de l’univers, se présente sous forme d’un réseau de filaments fins s’étendant sur de vastes distances. Ce réseau ressemble à une toile d’araignée, avec des filaments fins difficilement visibles, incitant généralement les scientifiques à formuler des hypothèses sur la base de la forme des galaxies et des gaz qui s’y trouvent.
Les filaments galactiques relient les superamas de galaxies et se propagent dans l’espace pour former ce que l’on appelle le réseau cosmique de l’univers visible.
Une équipe de chercheurs de l’Université coréenne Yonsei a utilisé le télescope Subaru pour rechercher des signes directs des filaments de matière noire dans le groupe de galaxies Coma, situé à 321 millions d’années-lumière dans la constellation de la Chevelure de Bérénice. Leur étude, intitulée « Révélation des filaments galactiques à l’intérieur du groupe de galaxies Coma par la technique de lentille faible », a été publiée dans la revue « Nature Astronomy » en début d’année.
Le groupe de galaxies Coma est l’un des plus grands et des plus proches superamas de galaxies, ce qui en fait un endroit privilégié pour rechercher des signes de matière noire. En raison de sa proximité relativement proche, observer et cartographier entièrement le groupe de galaxies Coma est une tâche difficile. Pour surmonter ce défi, les lentilles du télescope Subaru offrent une combinaison de sensibilité, de haute précision et de large champ de vision. En analysant les données, l’équipe peut déterminer les limites de ces filaments invisibles.
Le groupe de galaxies contient plus de 50 galaxies, qui peuvent atteindre des milliers, et est traversé par de la matière noire. Notre galaxie, la Voie lactée, appartient au superamas de galaxies de la Vierge.
Les hypothèses cosmologiques actuelles, largement acceptées par la communauté scientifique, suggèrent que les groupes de galaxies se forment aux intersections de la matière noire, constituant environ 85% de l’univers, sous forme de réseaux s’étendant sur des dizaines de millions d’années-lumière. Ces hypothèses sont étayées par l’observation de la distribution des galaxies dans l’univers, et la recherche d’indices directs de la matière noire peut conduire à l’identification et à l’analyse des filaments galactiques.
Il s’agit de la première fois qu’une équipe scientifique parvient à détecter les filaments galactiques, offrant ainsi une nouvelle preuve sur la forme de la matière noire qui compose la majeure partie de l’univers.