Sommaire
Premier débat autour de la motion de censure contre le gouvernement Barnier
Mardi après-midi, la motion de censure sera présentée par le Premier secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure. Deux semaines après la nomination des nouveaux ministres, cette première motion de censure visant le gouvernement de Michel Barnier, a été déposée vendredi par 192 députés du Nouveau Front populaire, selon des sources parlementaires.
Les raisons de la motion
La motion stipule que « l’existence de ce gouvernement, dans sa composition et ses orientations, est une négation du résultat des dernières élections législatives ». Toutefois, il est important de noter que les chances d’adoption de ce texte semblent minces, le Rassemblement National ayant déjà annoncé qu’il ne voterait pas en faveur de cette motion.
Les députés du Nouveau Front populaire expriment également leur mécontentement, affirmant que « le président de la République aurait dû nommer à Matignon la personnalité proposée par notre coalition, qui a obtenu le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale. Il appartiendrait ensuite à cette personnalité de former un gouvernement et de construire des majorités sur chaque texte ».
Critiques sur les orientations politiques
Un autre élément de censure évoqué concerne les « orientations politiques du gouvernement Barnier », notamment le refus de revenir sur la réforme des retraites de 2023. Les textes budgétaires à venir sont jugés comme étant « les plus austéritaires de ces vingt-cinq dernières années ». De surcroît, les députés de gauche critiquent Michel Barnier, affirmant qu’il ne fait que des promesses sans agir réellement sur les questions relatives à l’environnement et au climat.
La motion conclut qu’« un vote en faveur de cette motion de censure est un acte de défense des traditions républicaines ; c’est protéger notre modèle social et sanctionner un gouvernement empruntant le vocabulaire de l’extrême droite ; enfin, c’est défendre l’État de droit, un principe fondamental », tout en mettant en exergue des déclarations controversées du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Réponse du Rassemblement National
Pour sa part, le RN prône une approche différente. Bruno Retailleau a récemment déclaré : « L’Etat de droit n’est pas intangible ni sacré », arguant que « la source de l’Etat de droit est la démocratie, c’est le peuple souverain ». La députée RN, Laure Lavalette, a rappelé que le RN ne soutiendrait pas cette motion de censure, déclarant qu’il serait irresponsable de censurer le gouvernement avant même qu’il ait eu l’opportunité de prouver son efficacité. Elle a en effet souligné : « On doit donner une chance au produit ».
Cependant, cette motion pourrait potentiellement obtenir des soutiens au-delà des membres de la gauche, provenant de députés non inscrits, du groupe Liot (indépendants) ou même de certains députés de la majorité présidentielle.