Le Premier ministre qatari affirme qu’une solution militaire ne résoudra pas les tensions en mer Rouge
Le cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, s’est exprimé lors du Forum économique mondial à Davos ce mardi, déclarant que la situation en mer Rouge est extrêmement dangereuse et a des répercussions sur le monde entier, et non seulement sur la région concernée. Il a souligné que l’option militaire ne résoudrait pas la crise actuelle en mer Rouge.
Le dirigeant qatari a plaidé pour la recherche de moyens permettant de mettre rapidement fin à l’offensive israélienne sur la bande de Gaza, pour la libération des otages et des prisonniers palestiniens. Il a exprimé la conviction du Qatar qu’une désescalade du conflit à Gaza empêcherait une intensification sur d’autres fronts.
Il a appelé à se concentrer sur la résolution du conflit principal à Gaza plutôt que sur des crises mineures, affirmant que les routes alternatives à la mer Rouge sont moins efficaces et que toute solution ne traitant pas la guerre à Gaza serait provisoire. Il a réaffirmé qu’il n’y a pas de formule magique pour revenir à la situation d’avant le 7 octobre sans une véritable solution basée sur la coexistence de deux États.
Le cheikh Abdulrahman Al-Thani a mentionné que de nombreux pays doutent de l’utilité de reconstruire Gaza face à l’escalade israélienne qui se produit régulièrement dans l’enclave.
Il a signalé que les Arabes ont proposé des solutions et des initiatives que les Israéliens ont refusées, insistant sur le fait que la non-reconnaissance d’un État palestinien et le remplacement de cette reconnaissance par une normalisation des relations ne résoudront pas la question.
Le Premier ministre a souligné que la situation en Cisjordanie n’est pas moins grave que celle de la bande de Gaza, et remarque qu’en dépit de cela, « nous ne voyons pas de réaction réelle de la part de la communauté internationale ».
« Nous avons dans la région une recette toute prête pour l’escalade partout, et des agents qui apparaissent à chaque fois », a-t-il ajouté.
Il a ensuite confirmé que l’Iran et les pays du Golfe sont des voisins et qu’il existe une compréhension sur la manière de trouver des intérêts communs grâce au dialogue. Selon lui, de grandes possibilités se présenteraient si l’Iran et les pays de la région parvenaient à un accord, ce qui aurait également un impact sur la sécurité de la région.
De son côté, le Dr Majid Al-Ansari, porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, a affirmé que le Premier ministre qatari insiste sur la poursuite de la médiation commune pour arrêter immédiatement la guerre à Gaza.
Il a souligné que la fin des tensions en mer Rouge ne peut être atteinte que par une solution politique, qui passe par l’arrêt du conflit à Gaza et que les répercussions régionales continueront tant que la guerre ne sera pas arrêtée.
Al-Ansari a précisé que la position du Qatar depuis le premier jour est que l’escalade du conflit à Gaza aurait de graves conséquences, et il a fait savoir que la communauté internationale est aujourd’hui appelée à prendre une décision claire pour arrêter immédiatement la guerre à Gaza.